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Adapter « Métaphysique des tubes », récit autobiographique dense et philosophique d’Amélie Nothomb, relevait du défi. Pourtant, les réalisateurs Maïlys Vallade et Liane-Cho Han s’y sont attelés pendant sept ans. Résultat : « Amélie et la métaphysique des tubes », film d’animation qui s’adresse aux enfants comme aux adultes.
Présenté en séance spéciale au Festival de Cannes en mai dernier, le long-métrage a conquis le public du Festival international du film d’animation d’Annecy en juin, où il a reçu le prix du public.
Une lettre manuscrite pour convaincre Amélie Nothomb
Pour obtenir les droits d’adaptation, les deux cinéastes ont adressé une lettre manuscrite à Amélie Nothomb. La réponse, transmise via sa maison d’édition, a été aussi originale que touchante : « Ses livres sont ses enfants, et leurs adaptations, ses petits-enfants. Elle ne souhaite pas participer à l’éducation de ses petits-enfants. » Une manière élégante de donner carte blanche aux réalisateurs.
« Amélie et la métaphysique des tubes » retrace les premières années de la vie de l’autrice, de zéro à trois ans, passées au Japon. Un âge où le monde se découvre à travers les sensations, les émotions et les grandes questions existentielles. Pour Maïlys Vallade, « le roman est un conte philosophique qui déchaîne les passions ». Le parti pris du film a donc été de développer une « grammaire cinématographique à hauteur d’enfant », tout en explorant des thèmes profonds avec légèreté et poésie.
Une fabrication 100 % française
Le film a été entièrement fabriqué en France, mobilisant une équipe de 150 personnes. Un projet rare, ambitieux, et entièrement tourné vers une animation colorée et expressive, au service du regard unique de l’enfant qu’était Amélie.
Amélie Nothomb, figure incontournable de la littérature francophone, a été peu adaptée au cinéma. Une des rares exceptions reste « Stupeur et tremblements », réalisé par Alain Corneau, qui avait valu à Sylvie Testud le César de la meilleure actrice en 2004. Avec cette nouvelle adaptation, l’univers singulier et intime de l’écrivaine belge s’ouvre à un nouveau public, dans un format inattendu et audacieux.
















