Partager:
Le 22 novembre en début de soirée, deux individus ont réussi à pénétrer dans la résidence parisienne de l’ancien président François Hollande, pourtant surveillée par la police, et en sont repartis avec quelques objets de valeur.
Retrouvés quatre jours plus tard en Seine-Saint-Denis, ils ont été mis en examen et écroués pour « vol en bande organisée ». Mais Seydi Ba et Julia D’avout d’Auerstaedt, leurs avocates, dénoncent une qualification excessive. « Mon client est installé en France depuis quatre ans et sans le moindre casier judiciaire. La bande organisée ne tient pas et ne sert qu’à maintenir artificiellement une coloration criminelle au dossier. Il est d’ailleurs frappant de constater l’ampleur des moyens mobilisés, uniquement en raison de la qualité de la victime », estime Me Ba.
Une analyse partagée par Me D’avout d’Auerstaedt : « Dans ce dossier, la justice s’est contorsionnée pour criminaliser un simple vol de tablette et d’une montre de faible valeur. Ce choix procédural totalement disproportionné ne peut s’expliquer autrement que par la seule qualité de la victime. Il a permis l’incarcération d’un jeune homme au casier parfaitement vierge, pour une durée d’un an. »
Les deux suspects affirment avoir cru entrer dans un squat, après avoir constaté un portail ouvert et un logement sans occupants. Mais comme il s’est révélé éclairé et chauffé, ça les a poussés à repartir très vite avant que l’un d’eux ne revienne récupérer sa cigarette électronique – et subtiliser la montre et l’iPad.
Ce n’est qu’à ce moment-là que les policiers chargés de la protection de François Hollande ont remarqué une activité suspecte, évoquant ensuite un « bug de trente minutes » dans leur système de vidéosurveillance, une explication que Me Ba juge « un peu léger ».
Les avocats rappellent enfin que les deux hommes, nés en Algérie et âgés de 30 et 31 ans, ont un casier judiciaire vierge et ne seraient jamais entrés « si le portail n’avait pas été ouvert et sans surveillance ».
















