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Le rappeur français MHD, pionnier de l’afro-trap, est rejugé pour meurtre devant la cour d’assises du Val-de-Marne. L’accusation a requis entre 12 et 15 ans de réclusion criminelle contre l’artiste qui, lui, nie les faits.
Mohamed Sylla, alias MHD, comparaît libre depuis le 18 février après avoir fait appel de sa condamnation à 12 ans de prison en septembre dernier.
L’affaire remonte à l’été 2018 : Loïc K., 23 ans, avait été violemment agressé par un groupe d’une dizaine d’individus avant de succomber à ses blessures.
Pour l’avocat général, le rappeur a joué un rôle actif dans ce meurtre, évoquant "l’effet d’entraînement" des violences entre cités. "Aucun des quatre accusés ici ne peut seul tuer Loïc, mais cela s’est produit dans l’enchaînement, dans le mimétisme de la violence", a-t-il souligné.
Des preuves accablantes ?
L’accusation s’appuie sur plusieurs éléments pour incriminer MHD. D’abord, les images de vidéosurveillance où un homme, identifié par des témoins comme le rappeur, apparaît en survêtement Puma, une marque dont il était ambassadeur. Ensuite, la Mercedes ayant percuté la victime appartenait à MHD et a été retrouvée incendiée peu après le crime.
Le rappeur serait également "celui qui a porté le dernier coup" à la victime, selon l’accusation. Mais la défense conteste la fiabilité des témoignages, pointant du doigt des "erreurs d’identification" et une enquête biaisée par la notoriété de l’artiste.
Une ligne de défense inchangée
À la barre, MHD reste sur sa ligne de défense : il nie toute implication et rejette l’idée d’avoir été sur les lieux. Cependant, il reconnaît une forme de responsabilité en raison de l’utilisation de sa voiture : "Je me sens aussi, entre guillemets, coupable de tous ces éléments".
Alors que son avocat plaide l’acquittement, arguant que certains témoins "mentent" ou "se trompent", le verdict est attendu ce vendredi.
Un moment décisif pour l’artiste, dont la carrière est suspendue depuis le début de cette affaire.



















