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La chanteuse Lio lance un cri d'alerte: "Pour la société, une bonne femme est une femme morte"

La chanteuse Lio critique vivement l'inaction de l'État dans la lutte contre les violences faites aux femmes, soulignant l'urgence de soutenir les associations et rappelant son propre vécu douloureux.

À l'approche de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre, Lio, engagée de longue date dans ce combat, a exprimé un bilan amer de l'action publique. "On n'a jamais été aussi bananés sur la lutte contre les violences faites aux femmes que sous la présidence d'Emmanuel Macron", a-t-elle déclaré, dénonçant une "faillite" de l'État face à cet "enfer".

Un cri d'alarme 

L'artiste de 62 ans, qui participera le 27 novembre au concert organisé par la Fondation des femmes à l'Adidas Arena, a insisté sur l'importance du financement des associations : "Il faut des sous, les associations en ont vraiment besoin pour aider les femmes dans leur traversée de cette horreur", a-t-elle martelé. Selon la chanteuse, ces fonds pourraient compenser "la faillite de l'État qui ne veut rien voir".

Connue pour ses prises de position franches, Lio, de son vrai nom Vanda Maria Ribeiro de Vasconcelos, a évoqué son propre calvaire à la fin des années 1990, marqué par des violences conjugales : "J'ai traversé ça et pourtant, je suis une femme blanche, j'étais privilégiée, j'étais connue : ça a été un enfer". Elle a exprimé sa solidarité envers celles qui subissent des situations encore plus périlleuses, notamment dans des contextes familiaux conservateurs.

"Pour la société, une bonne femme est une femme morte, je le dis avec toute la douleur du monde", déclare-t-elle. "Jamais, on n'est entendues avant qu'il ne soit trop tard, et tout le monde est triste quand on est morte, alors qu'on a donné l'alerte tellement de fois avant""Moi, c'était en 99. Et je n'ai rien vu bouger. Ce que j'ai vu bouger, ce sont les femmes", a-t-elle observé, soulignant la lenteur des progrès, mais encourageant à persévérer. "Chaque vibration fait fissurer" le mur "et un jour, il va s'écrouler", a-t-elle ajouté, optimiste quant à l'avenir.

Des mesures jugées insuffisantes

Reprenant les estimations des associations féministes, Lio a rappelé que 2,6 milliards d'euros par an seraient nécessaires pour mener une politique efficace. Les mesures prises jusqu'à présent sont pour elle loin d'être à la hauteur : "Les féminicides ne reculent pas", constate-t-elle. Elle décrit également la "double peine" que subissent les femmes violées, qui doivent souvent affronter leur agresseur, un fardeau insupportable qui pousse certaines à renoncer à la justice.

Révélant avoir été violée à l'âge de 10 ans par un membre de sa famille, Lio confie que le fait de mettre un mot sur cet événement, "Un viol", l’a laissée "abîmée" et "démolie". Cependant, elle exprime son admiration pour la jeune génération, capable de nommer ces violences : "Nommer, c’est très important, c’est comme un rebond. Ça ne fait pas tout, mais ça fait déjà une bonne partie du job"

Marquée par ses engagements, notamment après s'être opposée en 2003 à la réhabilitation de Bertrand Cantat, Lio admet que cela lui a coûté professionnellement. Privée de soutien par les maisons de disques, elle a dû lancer une cagnotte pour financer son prochain album. Sur l'actualité de Cantat et la sortie prochaine de son nouvel album, elle prévient : "S'il y a des manifs devant les salles de spectacle, je soutiendrai. Et si je suis dans le coin, je viendrai"

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