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À l’occasion des 30 ans de sa maison, le célèbre chocolatier belge revient sur son parcours, ses doutes, ses débuts parfois moqués, et l’ambition qui l’anime depuis toujours.
Il y a 30 ans, Pierre Marcolini posait les premières pierres de ce qui allait devenir l'une des maisons de chocolat les plus renommées au monde. Aujourd’hui encore, celui qui a été sacré champion du monde de pâtisserie en 1995 et élu meilleur pâtissier du monde en 2020, garde une forme d’humilité, teintée d’auto-dérision.
"Je vous raconte une petite histoire", commence-t-il au micro de Benjamin Maréchal dans l'émission "Ils mériteraient d'être dans le journal". "Quand j’ai dit à ma mère que je voulais devenir pâtissier chocolatier, elle m’a regardé et m’a dit : Tu choisis un métier facile. Et quand mon fils est devenu avocat, elle m’a dit : Enfin un qui réussit dans la vie."
Une vocation née à 14 ans
Retour en 1978. Pierre Marcolini a 14 ans quand il choisit la voie de l’enseignement technique et professionnel, un choix alors mal perçu. "L’enseignement professionnel, c’était vu comme l’école de la dernière chance. On pensait que ceux qui y allaient avaient tout raté." Ce jugement, sa mère le partageait. "Elle ne comprenait pas pourquoi je faisais ce choix. Elle voulait plus pour moi."
Et pourtant, c’est dans les ateliers du Ceria, à Bruxelles, que naît sa vocation. "Je me souviens encore des odeurs. Quand je suis arrivé là, j’ai su pourquoi je me levais le matin."
Tu ne vois pas un peu trop grand ?
Le doute, pourtant, n’a jamais été bien loin. Lorsqu’il ouvre son tout premier atelier de 30 mètres carrés à Bruxelles, son beau-père le regarde avec scepticisme : "Tu ne vois pas un peu trop grand ?"
Une phrase restée gravée dans sa mémoire. "Sur le moment, j’ai vacillé. Je me suis dit : peut-être qu’il a raison, peut-être que je vais trop vite." Mais l’ambition est déjà là, tenace. Rapidement, les 30 m² deviennent 60. Puis, en 1999, il s’installe à Haren, dans un espace de 1.500 m². "Je me souviens avoir été chercher une chaise pour lui. Il s’est assis, a regardé les lieux, et m’a dit : Il est complètement mégalo."
De ces remarques, Pierre Marcolini n’a jamais pris ombrage. Au contraire, elles ont façonné sa détermination. Trente ans plus tard, sa maison est devenue une référence mondiale, reconnue pour son exigence, sa créativité et son respect du cacao.


















