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Animatrice télé bien connue, Sidonie Bonnec publie son tout premier roman, "La fille au pair", un huis clos glaçant inspiré de sa propre histoire. À 22 ans, elle a vécu une expérience marquante outre-Manche, entre emprise et isolement.
Dans "La fille au pair", Sidonie Bonnec raconte l’histoire d’Emmylou, une jeune Bretonne partie en Angleterre pour perfectionner son anglais. Logée chez une famille fortunée, elle découvre vite que les apparences sont trompeuses. L’ambiance bascule : manipulation, malaise, enfermement… Un récit au suspense maîtrisé, marqué par une tension sourde.
Mais derrière la fiction, il y a une part d’autobiographie. "J’ai été jeune fille au pair à 22 ans. Moi aussi, je suis bretonne, mais j'ai eu la chance d'avoir des meilleurs parents que ceux des autres. Comme Emmylou, je suis partie sur les conseils d’une amie d’une amie. Je suis tombée dans une famille complètement dysfonctionnelle, dans une villa au nord de Londres", confie Sidonie Bonnec. "Le mari, très manipulateur, avait décidé de faire de moi sa maîtresse. Je n'avais pas de relation avec aucun des filles au pair à l'extérieur, je n'avais pas la possibilité d'appeler les secours."
L’enfermement psychologique, bien réel
Dans un monde sans téléphone portable ni réseaux sociaux, impossible de demander de l’aide. Alors Sidonie imagine un mensonge : "J’ai dit que j’avais été prise dans une école de journalisme. Je l’ai annoncé devant toute la famille. Il a été contraint de me ramener. J’ai réussi à m’extraire, mais je me suis longtemps demandé : Et si je n’avais pas pu fuir ?" C’est cette question qui lui a donné la matière d’un roman.
Une sidération silencieuse
Sidonie Bonnec n’a pas subi d’agression sexuelle, mais elle en a frôlé le risque : "Ce que j’ai vécu, c’est ce qu’on appelle la sidération. Vous vivez un événement traumatique et votre cerveau vous protège. C'est le cas pour beaucoup de femmes victimes et d'hommes victimes d'agressions et de viols. Moi, j'ai eu la chance encore une fois de pas avoir été agressée, d'y avoir échappé, mais je suis passée à ça et ça a quand même créé un traumatisme".
Son roman devient alors un geste de prévention, un signal d’alerte : "Mon conseil ? Ne jamais partir sur le conseil d’une amie d’une amie. Toujours passer par un organisme. Et surtout, ne jamais oublier qu’une famille, c’est un écosystème. Aucun couple n’est parfait. Aucun foyer n’est un paradis".
Une nouvelle voix en littérature
Avec "La fille au pair", Sidonie Bonnec signe un premier roman à la fois intime et haletant, porté par une écriture sensible et une tension maîtrisée. Un passage du journalisme à la fiction qu’elle a mûri longtemps : "J’écris depuis toujours. J’ai arrêté la radio pour me consacrer à ce projet. Personne ne m’attendait, alors je me suis dit : Fais-le pour toi". Et les lecteurs ne s’y trompent pas. Les premiers retours sont enthousiastes, et l’autrice prépare déjà la suite.
