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L’auteur suisse Joël Dicker s’inquiète de la place de la lecture dans notre société et alerte sur le risque d’un désintérêt des jeunes générations. Selon lui, lire, et surtout lire sur papier, est un acte fondamental pour se construire et comprendre le monde.
Joël Dicker, connu pour ses romans à succès comme "La Vérité sur l'affaire Harry Quebert", ne cache pas son inquiétude face au recul de la lecture, en particulier chez les plus jeunes. "Je suis inquiet que la jeune génération lise moins", confie-t-il.
Pour lui, le problème va bien au-delà du simple plaisir de lire. Il insiste sur l’importance de la lecture papier, qu’il considère comme un élément clé du développement intellectuel et de la construction personnelle : "C’est grâce à l’action de lire sur du papier que notre cerveau se construit et développe des capacités à comprendre des enjeux à l'école et au travail".
Un combat pour préserver la lecture
Conscient des défis posés par l’ère numérique et la multiplication des distractions, l’écrivain milite activement pour la promotion de la lecture : "Il faut rappeler que la lecture, c'est divertissant, c'est un moment de plaisir". Il parraine notamment l’opération "Le quart d’heure de lecture" en France, une initiative visant à instaurer un moment de lecture quotidien, notamment dans les écoles.
Selon lui, il suffit de peu pour créer une habitude durable : "À partir de quelques minutes par jour, on peut devenir un lecteur. Il faut juste trouver le bon livre, celui qui va donner envie de continuer".
Son dernier ouvrage, La Très Catastrophique Visite du Zoo, illustre justement cette volonté de rendre la lecture accessible à tous, notamment aux plus jeunes. Ce roman, rempli d’humour et d’aventure, met en scène une enquête menée par des enfants et aborde des thèmes forts comme la différence et la démocratie.
Tout ce qui fait lire est formidable
Interrogé sur le phénomène "New Romance", souvent critiqué mais qui attire de nombreux jeunes vers la lecture, Joël Dicker refuse d’élitiser la littérature : "Tout ce qui fait lire est formidable". Il regrette cependant que l’édition n’ait pas su capitaliser sur le succès de sagas comme Harry Potter pour accompagner ces lecteurs vers d’autres horizons littéraires. "C'est important d'amener les jeunes lecteurs à continuer à lire, à changer d'étape dans leur librairie", explique-t-il.
Son message est clair : la lecture doit rester un plaisir, un acte de partage et une porte d’entrée vers une compréhension plus large du monde. "Commencer par parler de lecture, c’est la première étape du vivre-ensemble", conclut-il.

















