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Apaisée après une crise inédite, l'équipe de France féminine veut surfer sur la vague de renouveau qui accompagne les débuts de Hervé Renard, sélectionneur attendu à Clermont-Ferrand pour sa première sortie, vendredi (21h10) contre la Colombie en amical.
Hasard du calendrier, la préparation des Bleues pour le Mondial-2023 (20 juillet-20 août) débute sur les terres de l'ancienne sélectionneuse Corinne Diacre, au stade Gabriel-Montpied où elle s'est révélée sur un banc masculin, en Ligue 2.
Engagé jusqu'aux Jeux olympiques de Paris-2024, son charismatique successeur s'offre une mise en jambes pour sa première aux commandes d'une équipe féminine: cet amical face à la 26e nation mondiale, qualifiée pour le Mondial, paraît plus abordable que le choc de mardi contre les championnes olympiques canadiennes au Mans.
Devant près de 12.000 spectateurs en Auvergne, les premiers choix de Renard seront autant observés que l'attitude de ses joueuses.
Se seront-elles libérées après cinq ans et demi sous la houlette de Diacre et d'ultimes rassemblements marqués par une certaine morosité ?
- Wendie Renard "assumera" -
Leader de la fronde ayant abouti au départ de Diacre, Wendie Renard est attendue "au tournant" après la crise, a relevé son sélectionneur, sans toutefois lui enlever le brassard de capitaine.
"Je n'ai pas attendu ce genre de décision pour être attendue au tournant", a assuré la Lyonnaise jeudi. "C'était mon choix, je l'ai assumé et je l'assumerai".
Sans la plupart des rebelles - Kadidiatou Diani, Marie-Antoinette Katoto et Griedge Mbock sont blessées -, le début de cette trêve d'avril à Clairefontaine (Yvelines) a en tout cas démontré un regain d'enthousiasme dans les rangs bleus.
"J'ai été très agréablement surpris. J'ai trouvé qu'il y avait beaucoup d'attention, beaucoup d'écoute, beaucoup de dialogue", a souligné le nouveau sélectionneur après quatre jours de travail.
"C'est vrai qu'on est beaucoup plus relâchées", remarque Amel Majri, de retour après un an et demi d'absence, accompagnée de son bébé de neuf mois. "On a un peu moins de pression et ça se ressent. On est un peu plus nous-mêmes et ça fait du bien", ajoute-t-elle auprès de l'AFP.
- Le "vivre-ensemble" -
La milieu de terrain se dit séduite par la méthode Renard: "Il est vachement sur la cohésion, le vivre-ensemble. De par ses résultats passés, il peut nous inculquer que l'individualité sans le collectif, ce n'est rien. Ce renouveau-là, je peux le constater."
Le virage à 180 degrés se mesure aussi dans l'effectif. Après deux ans de mise à l'écart sous Diacre, la meilleure buteuse des Bleues Eugénie Le Sommer a fait son retour, immédiatement propulsée au rang de vice-capitaine aux côtés de Grâce Geyoro.
"Il faut vite se remettre dedans", glisse la Lyonnaise aux 86 buts en 175 sélections, assurant qu'elle n'allait "pas se réinventer" malgré cette convocation qui a sonné dans son esprit "comme une première sélection".
L'absence de Katoto et Diani peut lui laisser une chance en attaque, tandis qu'au milieu, la non-convocation d'une fidèle de Diacre, Charlotte Bilbault, offre un strapontin.
Dernier changement en date, l'ailière Kessya Bussy a déclaré forfait jeudi à la veille de la rencontre, remplacée par la Lyonnaise Melvine Malard en raison d'une douleur au pied gauche.
Le premier "onze" de titulaires donnera le ton de la méthode Renard, même s'il a promis de la rotation entre les deux matches. Et ses analyses offriront de premières impressions sur sa connaissance de ce milieu qu'il découvre.
Mais autour de lui, la confiance est de mise: "Je ne connaissais pas Hervé en dehors et il m'a beaucoup surpris", assure à l'AFP son adjoint Eric Blahic, passé dans l'encadrement de Diacre entre 2020 et 2021 et rappelé pour étoffer le staff. "A partir du moment où il a décidé d'être dedans, il s'est totalement investi dans cette mission. Il a su s'entourer et il a mesuré les risques".