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Une fusillade survenue jeudi dans le centre d'Auckland, la ville la plus peuplée de Nouvelle-Zélande, a causé la mort de deux personnes en plus de celle du tireur, le jour de l'ouverture du Mondial de football féminin.
La fusillade, qui s'est produite le matin sur un chantier de construction, a également fait six blessés, dont des policiers.
Le Premier ministre Chris Hipkins a déclaré que le tireur de 24 ans était décédé sur les lieux et qu'il n'y avait pas de menace pour la sécurité nationale, assurant que la police "ne recherche personne d'autre en relation avec" la fusillade.
M. Hipkins a présenté ses condoléances aux familles et aux amis des victimes, leur déclarant que "toute la nation est en deuil avec vous".
La Coupe du monde, organisée conjointement par la Nouvelle-Zélande et l'Australie, a débuté jeudi comme prévu.
Devant plus de 42.317 spectateurs, un chiffre record pour un match de football dans l'archipel, la Nouvelle-Zélande, a battu la Norvège (1-0), jeudi à Auckland, en ouverture de la compétition, signant son premier succès dans un Mondial. Une minute de silence avait précédé le coup d'envoi, en hommage aux victimes de la fusillade survenue à quelques kilomètres du célèbre stade Eden Park.
- "Signaux d'alerte" -
Il a aussi promis de mener une enquête approfondie afin de déterminer si "des signaux d'alerte auraient pu être identifiés plus tôt" pour éviter la tragédie.
La police a estimé que l'attaque n'était pas directement liée au grand tournoi de football, ni motivée par des considérations politiques ou idéologiques.
Toutefois, le tireur était connu de la police et avait des antécédents de violence familiale et des problèmes de santé mentale.
Selon la police, il avait fait l'objet d'une ordonnance d'assignation à résidence, mais bénéficiait d'une dérogation pour travailler sur le site où la fusillade a eu lieu.
Il n'avait pas de permis de détention d'arme à feu. Et selon le commissaire de police Andrew Coster, "rien n'indiquait qu'il présentait un niveau très élevé de risque".
Le début du Mondial aurait dû mettre Auckland et le pays à l'honneur aux yeux du monde entier. Au lieu de cela, ses habitants ont été réveillés par le vacarme des sirènes de police et des hélicoptères survolant la ville.
A l'intérieur du chantier, les ouvriers se seraient cachés ou barricadés pour échapper à la mort.
C'est un "événement choquant et traumatisant pour les personnes qui sont venues travailler et se sont retrouvées au milieu d'une situation d'urgence armée", a déclaré le commissaire Coster.
- "Bouleversant" -
Viv Beck, responsable d'une association d'entreprises locales qui prenait un café à proximité au moment de la fusillade, a raconté à l'AFP après la tragédie que l'ambiance était "plutôt sombre".
"C'est bouleversant. Cela a dû être terrifiant", a-t-elle ajouté, saluant la rapidité d'intervention "phénoménale" de la police.
"De l'avis général, ils ont fait du bon travail", a poursuivi Mme Beck, "c'était plutôt rassurant".
Selon M. Coster, la police a rapidement retrouvé le tireur dans une cage d'ascenseur du site, où il s'était barricadé.
"Le délinquant a tiré sur la police, blessant un agent. Des coups de feu ont été échangés et le délinquant a été retrouvé mort", a ajouté M. Coster.
"Tragiquement, la police a retrouvé deux personnes décédées dans les niveaux inférieurs du chantier."
Un policier fait partie de la demi-douzaine de personnes hospitalisées. Il se trouve dans un état stable, selon les officiers.
Avant le coup d'envoi de la Coupe du monde, M. Coster a rassuré les spectateurs et le grand public en leur disant qu'ils pouvaient se rendre en toute sécurité au centre-ville et au stade Eden Park.
Les policiers ont répondu en nombre "important" à la fusillade et ont bouclé la zone, a ajouté la police, qui a également déployé un hélicoptère.
Le personnel et les joueuses des équipes nationales séjournant actuellement à Auckland pour participer au Mondial féminin de football se sont dits choqués mais sains et saufs après la fusillade survenue quelques heures avant le match d'ouverture opposant la Nouvelle-Zélande à la Norvège.
"Le football néo-zélandais est choqué par l'incident survenu à Auckland ce matin", a déclaré la Fédération néo-zélandaise de football, confirmant que toute l'équipe et le personnel sont "sains et saufs".
L'hôtel de la sélection norvégienne se trouvait à proximité de l'endroit où la fusillade s'est produite, mais ses membres n'ont pas été blessés et "tout est calme dans l'équipe", a-t-elle fait savoir.
La capitaine Maren Mjelde a déclaré qu'ils avaient été réveillés par un hélicoptère et "un grand nombre de véhicules d'urgence".
"Au début, nous ne savions pas ce qui se passait, mais la télévision et les médias locaux ont fini par nous tenir au courant", a-t-elle expliqué dans un communiqué.
L'équipe américaine, championne en titre, qui est également basée à Auckland pour le tournoi, a aussi confirmé que "toutes ses joueuses et son personnel sont présentes et en sécurité".
Les Américaines sont en quête d'un troisième sacre mondial consécutif sans précédent et affronteront le Vietnam, un outsider, pour entamer leur compétition à Auckland samedi.
Les fusillades de masse sont rares en Nouvelle-Zélande et des lois radicales sur les armes à feu ont été introduites après le massacre de la mosquée de Christchurch en 2019, au cours duquel 51 fidèles musulmans ont été tués et 40 autres blessés.