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Plus qu'un prénom, une nouvelle dimension: Marcus Thuram n'a pas manqué ses débuts en Serie A où il a étoffé son registre et sa réputation sous le maillot de l'Inter Milan, sacré lundi champion d'Italie.
Il était en début de saison le fils aîné de Lilian Thuram, champion du monde 1998 et champion d'Europe 2000 qui a fait une bonne partie de sa carrière en Italie, d'abord à Parme (1996-2001), puis à la Juventus Turin (2001-06).
Il est rapidement devenu "Tikus" pour ses coéquipiers et les tifosi intéristes, le cauchemar de bien des défenseurs de Serie A.
Pour son retour dans le pays où il est né et où il a vécu jusqu'à ses neuf ans, Thuram, 26 ans, a marqué les esprits: "son apport ne se limite pas au terrain, il irradie tout l'Inter avec ses buts bien sûr mais aussi son coeur, son enthousiasme", analyse Marco Bucciantini, journaliste de la Gazzetta dello Sport.
"Il s'est mis à la totale disposition de son entraîneur et des tifosi", poursuit-il.
En quelques semaines seulement, l'ancien joueur de Sochaux (2015-17), Guingamp (2017-19) et Mönchengladbach (2019-23) a pris ses repères dans le vestiaire intériste: sa maîtrise de l'italien y est pour beaucoup, tout comme sa proximité vite développée avec l'un des cadres, le meneur turc Hakan Çalhanoglu.
"Tikus" ("petit Marcus" en créole) a également rapidement conquis ses dirigeants et les supporters encore échaudés par le départ de l'international belge Romelu Lukaku (13 buts), prêté par Chelsea la saison dernière et qui a refusé de rester pour rejoindre finalement l'AS Rome.
- Titulaire en Bleu ? -
Pour Marco Bucciantini, Thuram s'inscrit déjà dans la lignée des meilleurs attaquants étrangers de l'histoire de l'Inter et "rappelle par ses buts, son rôle sur le terrain et dans le groupe Samuel Eto'o".
Pour sa première saison à l'Inter, le Camerounais, joueur nerazzurro de 2009 à 2011, avait inscrit 16 buts et distillé huit passes décisives: Thuram en est à 14 buts toutes compétitions confondues, dont un marqué lundi dans le derby milanais (2-1), et sept passes décisives.
Sa décision de rejoindre l'Inter qui le suivait depuis plusieurs saisons a été mûrement réfléchie et n'a jamais été, semble-t-il, remise en cause, même quand le Paris SG l'a approché durant l'été 2023.
Elle lui a permis d'ouvrir son palmarès en club avec la Supercoupe d'Italie et le "scudetto", dont son père a remporté quatre éditions avec la Juventus, même si deux ont été depuis retirés suite au scandale du Calciopoli.
Thuram, aussi imprévisible sur le terrain qu'il est réfléchi et posé en dehors, a poursuivi sa mue entreprise lors de sa dernière saison en Bundesliga, en jouant exclusivement dans l'axe comme N.9, aux côtés de Lautaro Martinez, avec qui il forme l'un des duos offensifs les plus prolifiques d'Europe.
Au point de devenir, peut-être, l'avant-centre titulaire de l'équipe de France durant l'Euro-2024 en Allemagne (14 juin-14 juillet).
Mais la concurrence reste rude avec Olivier Giroud, dont il a croisé la route lors du derby pour la dernière fois en club avant que le vétéran parte sans doute aux Etats-Unis.
Comme il n'est pas encore sûr que Thuram portera le maillot de l'Inter la saison prochaine: le club milanais, toujours en proie à de grosses difficultés financières, a pris l'habitude de vendre certains de ses plus beaux actifs et l'avant-centre pourrait lui rapporter entre 70 et 90 millions d'euros.