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C1: Lens, un quart d'heure en enfer

Quatre buts en moins de quinze minutes. Lens a vécu l'enfer mercredi à Londres en première période face à Arsenal (6-0), disant adieu à ses rêves d'accession aux huitièmes de finale de la Ligue des champions.

Sinueux et parsemé d'embûches avant le match, le chemin qui pouvait mener les Sang et Or vers les huitièmes de finale a brutalement disparu au Stade Emirates, en très peu de temps. Trop peu.

Imperméable lors de ses cinq dernières rencontres de Ligue 1, la réputée défense lensoise a explosé face aux assauts des Gunners. C'est Kai Havertz qui a mis le feu aux poudres, trompant de près Brice Samba après une remise de la tête de Gabriel Jesus (13e).

Le capitaine avait dû sortir à contre-temps, abandonné par sa défense et en premier lieu son roc habituel, Kevin Danso. L'Autrichien a fait un choix qui interroge: gêner Jesus en restant au sol plutôt que de disputer le duel dans les airs, où il a pourtant l'avantage de la taille (1,90 m contre 1,75 m).

Le virage des nombreux supporters lensois s'est soudainement tu alors qu'on n'entendait que lui jusqu'alors.

- Chambrage -

Si les chants ont repris dans la foulée, la défense lensoise ne s'est pas remise de ce premier coup. Huit minutes plus tard, Danso et Facundo Medina n'ont eu d'yeux que pour Bukayo Saka, moins pour le ballon, qui est revenu dans les pieds de Jesus. Déjà passeur, le Brésilien a éliminé Danso d'un crochet soyeux pour tromper Samba d'une frappe croisée (21e).

Comme lors de l'ouverture du score, les joueurs de Mikel Arteta ont célébré leur but devant le virage lensois. Cette fois, ils se sont même permis de les chambrer, peut-être vexés par la défaite du match aller début octobre au Stade Bollaert (2-1), où Jesus avait d'ailleurs déjà marqué.

"Tout va très vite, tout s'enchaîne", a commenté Nampalys Mendy dans la foulée du match.

Aux abois sur les deux premiers éclairs d'Arsenal, la défense lensoise a en plus eu de la malchance quelques minutes plus tard, quand Bukayo Saka s'est trouvé au bon endroit au bon moment dans la surface artésienne pour reprendre à bout portant une frappe de Gabriel Martinelli repoussée par Samba (24e). Cette fois, l'international français a pu s'interposer. En vain.

En pleine crise de confiance, les défenseurs du club artésien ont alors balbutié leur football. D'habitude si rassurant et adroit, Facundo Medina s'est fait prendre le ballon par Saka à trente mètres des cages lensoises, occasionnant une nouvelle situation chaude.

- Match gagné par les Lensois en tribunes -

Ce n'était que partie remise. Cette fois, c'est le piston droit Przemyslaw Frankowski qui a été pris par la vitesse de Martinelli. L'ailier brésilien a dominé son vis-à-vis jusqu'à placer une frappe enroulée d'école, hors de portée de Samba (28e).

Le buteur s'est encore dirigé vers les supporters lensois avant d'être intercepté puis éloigné par son coéquipier Oleksandr Zinchenko. Mais l'invective s'est poursuivie par la volonté d'un supporter du club londonien, qui est sorti de la tribune pour foncer vers le parcage lensois, avant d'être pris par la sécurité du stade.

La tension est montée d'un cran en tribunes.

Complètement dépassés par le volume sonore des supporters Sang et Or jusqu'alors, les fans d'Arsenal ont entonné "You're fucking shit" ("Vous êtes vraiment de la merde" en anglais).

Sur la pelouse, l'orage était passé.

"Malheureusement ce premier but arrive un peu tôt, et ensuite ça s'enchaîne", a soufflé Adrien Thomasson après la rencontre. "À la mi-temps, on était un peu abasourdis, sonnés. (...) On ne s'attendait pas à prendre autant de buts en si peu de temps."

La foudre est de nouveau tombée juste avant la mi-temps par Martin Odegaard (45e+1), puis en fin de match par Jorginho sur un pénalty (86e).

À l'heure de jeu, d'autres chants sont tout de même sortis du virage lensois, notamment "Les Lacs du Connemara" de Michel Sardou. Tout le long du match, les supporters du club du bassin minier ont ramené avec eux un bout de Bollaert, sa chaude ambiance, sa joie. Mais cela n'a pas suffi à leurs joueurs, condamnés après un quart d'heure de folie.

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