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24 Heures Motos: dans la nuit, le travail de l'ombre des ostéopathes

Allongé sur le dos, yeux clos, comme endormi, le pilote de la Honda N.333 Leandro Mercado laisse en toute confiance son corps aux mains de Louis Panet: l’ostéopathe de l'équipe Honda Viltaïs Racing fait partie de ceux qui réparent les coureurs au coeur d'une longue nuit aux 24 Heures du Mans motos.

Penché au dessus de l'Argentin, qui participe à sa première course dans la Sarthe, Louis Panet multiplie les manipulations et les mouvements plus doux. La moto, "c'est très demandeur et tout le corps est impliqué", explique à l'AFP cet ostéopathe qui travaille pour l'écurie basée à Moulins (Allier) depuis huit ans.

Au fond du "box" de l'équipe, les produits de soins sont soigneusement organisés dans des casiers et les en-cas prêts à être distribués entre chaque relais. Au coeur de la nuit, le bruit assourdissant des motos a presque laissé place à un moment de calme et de repos. Louis Panet et Leandro "Tati" Mercado n'ont quasiment pas échangé un mot.

"Il y a des moments où le stress est très présent et où verbaliser est nécessaire. Au milieu de la course ils sont plus en mode zombie", poursuit le professionnel.

Il est 00H30, la fatigue commence en effet à se faire ressentir et le pilote de 31 ans, écouteurs dans les oreilles, semble désormais ailleurs.

- Travail d'équipe -

Mais Louis Panet le connaît bien. Pas besoin de paroles, il effectue un léger massage pour permettre à son patient très spécial de digérer plus rapidement et ne pas être gêné par des problèmes à l'estomac sur la moto.

Un peu plus tard, il pratique une technique douce issue de la "thérapie des fascias" - des tissus conjonctifs présents dans le corps "comme une toile d'araignée" - pour permettre au corps de se relâcher et de mieux fonctionner.

A côté de la table de manipulation, Thomas Catonnet, lui aussi ostéopathe, découpe des bandes de "tapes", qui peuvent être collées sur les mains pour les protéger.

"Vu l'effort qui leur est demandé, il faut que les soins soient en accord", poursuit Louis Panet, qui loue dans l'endurance le "travail d'équipe" et la capacité "à faire confiance aux autres".

Son rôle à lui: "anticiper et adapter" pour répondre à l'instant T aux besoins des sportifs, qui ont "tous leur façon de piloter". Et pas question d'"aggraver des blessures déjà existantes", poursuit-il.

Alors que le Sud-Africain Steven Odendaal a enfilé sa combinaison et est reparti en piste, l'Allemand Florian Alt vient à son tour s'installer tout près, chouchouté par Thomas Catonnet qui lui prodigue des massages.

"Quand on les voit, on aurait presque envie nous aussi d'être pilote", déclare dans un sourire Louis Panet, qui aura encore plusieurs heures de travail dans l'ombre pour mener, à sa manière, la Honda N.333 à l'arrivée des 24 heures du Mans dimanche après-midi.

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