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Pour son entrée en lice aux Championnats de France, Léon Marchand a frappé très fort. Le nouveau phénomène de la natation tricolore a battu son propre record de France du 200 m brasse, se rapprochant à moins d'une seconde du record du monde.
Le Français de 21 ans, grande attraction de la semaine bretonne, a marqué la première journée de compétition, s'imposant en 2 min 06 sec 59/100, à seulement 64 centièmes du record du monde de l'Australien Zac Stubblety-Cook (2 min 05 sec 95/100).
"Je voulais faire le record du monde!", a reconnu Marchand à la sortie du bassin, lui qui cherche toujours à se fixer des défis. "Au final je ne suis pas loin (...) C'est une satisfaction parce que tout le travail que j'ai fait paye, je me sens mieux en brasse que l'année dernière donc c'est top."
Alors qu'il n'avait que peu de références sur la distance, il signe le quatrième meilleur temps de l'histoire et améliore de plus de deux secondes son précédent record de France.
Son temps suffit évidemment pour réaliser les minima exigés par la Fédération française pour les Mondiaux dans cinq semaines, mais le Toulousain a déjà annoncé qu'il ne disputerait pas cette course au Japon, le planning des épreuves ne le lui permettant pas.
"C'est rageant", a-t-il estimé. "Ça tombe vraiment mal pour moi parce qu'avec un temps comme ça, je pourrai faire partie des meilleurs, mais je le garde pour l'année prochaine", a-t-il ajouté, prenant date pour les Jeux olympiques de Paris, dont il devrait être la grande star.
Le Français aura de toute façon bien d'autres occasions de se qualifier pour le rendez-vous mondial, notamment sur les 200 et 400 m quatre nages, courses dont il est champion du monde en titre. Le record du monde du 400 m quatre nages, détenu par la légende Michael Phelps, pourrait d'ailleurs être sa prochaine cible.
Il disputera également le 200 m nage libre ainsi que les 100 et 200 m papillon.
- "Rester concentré" -
"En brasse, je ne puise pas trop dans mes réserves en général parce que mon cardio ne monte pas trop, mais c'était quand même une course très dure musculairement", a-t-il raconté. "Là je n'ai plus de jambes donc il va falloir que je récupère bien! C'est le premier jour, il en reste cinq donc il faut rester concentré."
Deux ans après sa dernière apparition dans un bassin français, Marchand, qui s'entraîne aux Etats-Unis, a d'abord été accueilli par des applaudissements polis du public breton, avant de faire chavirer les tribunes lors de la dernière longueur, alors qu'il était encore en avance sur le record du monde. En face, la tribune des nageurs était également en ébullition pour assister à la performance de leur nouvelle tête d'affiche.
"Aux premiers cent mètres, je n'entendais pas trop (le public), mais c'est vrai qu'au troisième 50, j'ai entendu tout le monde qui m'encourageait donc j'ai pris la force du public et j'ai essayé de pousser", a-t-il déclaré.
En l'absence de Marchand sur ce 200 m brasse, la France sera représentée pour les Mondiaux japonais par Antoine Marc, qui a également réalisé les minima.
Il a notamment été imité par Charlotte Bonnet, qui s'est rassurée sur 200 m quatre nages, ou encore Marie Wattel, victorieuse et qualifiée sur 100 m papillon. "Je me suis dit qu'il fallait mettre les petits plats dans les grands, faire comme si c'était une finale olympique. Et franchement, je suis vraiment contente du chrono parce que je reviens de loin", a déclaré la Nordiste.