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Scottie Scheffler, tenant du titre jouant sa place de N.1 mondial, Rory McIlroy et Jon Rahm en quête de sa veste verte, des dissidents du LIV en mission et un "Tigre" encore rugissant: le Masters d'Augusta ne manquera pas de piquant dès jeudi.
La 87e édition du Majeur géorgien, première levée du Grand Chelem de l'année, semble devoir être à part, sur tous les fronts. Compétitif, d'abord, avec une rivalité qui ne faiblit pas entre les trois meilleurs golfeurs actuels de l'USPGA, conflictuel ensuite car les stars en exil sur le circuit concurrent (LIV) financé par l'Arabie Saoudite auront à coeur de jouer les trouble-fête, émotionnel enfin, avec Tiger Woods qui se demande "combien de Masters il a devant lui".
"Quand je joue ici, je me dis que c'est peut-être la dernière fois. L'an passé, par exemple, je ne savais pas si je serais capable d'y rejouer encore. Donc, il me faut être capable d'apprécier le temps qui me reste ici et de me souvenir des très bons moments", a déclaré l'homme aux quinze Majeurs, dont cinq glanés à Augusta, le dernier remontant à 2019, après deux fusions périlleuses aux vertèbres.
Il s'apprête à disputer son 25e Masters. Le compte aurait pu s'arrêter plus tôt, à 23, après le terrible accident de voiture survenu en février 2021 en Californie, qui lui occasionna de multiples fractures à la jambe droite.
- Woods "plus endurant" -
Mais l'inoxydable Américain de 47 ans avait fait l'an passé un retour inespéré sur les greens au Masters. Et, malgré la douleur, il avait serré les dents pour aller au bout des 72 trous sur ce parcours exigeant, nimbé d'une humidité n'arrangeant pas les articulations, pour finir 47e.
"Par rapport à l'an dernier, je joue mieux, je suis plus endurant, mais ma jambe me fait un peu plus mal, car je n'ai pas eu vraiment l'occasion de pousser dessus", a expliqué l'homme aux 82 titres PGA (record partagé avec Sam Snead), qui n'a disputé qu'un tournoi cette année, le Genesis Invitational il y a six semaines.
Il ne vient en tout cas pas pour faire de la figuration, même s'il ne compte pas parmi les favoris. Statut réservé à Scheffler, vainqueur l'an passé, et à ses deux rivaux, Rory McIlroy (2e mondial) et Jon Rahm (3e), qui peuvent chacun le déloger du trône en cas de victoire. Or, ces deux derniers mois, le Nord-Irlandais et l'Espagnol l'ont occupé à tour de rôle, avant que l'Américain ne s'y réinstalle.
"Nous avons été capables d'accumuler plus de victoires que n'importe qui d'autre. On se nourrit les uns des autres", a expliqué Rahm. Un constat partagé par McIlroy: "chaque semaine où nous jouons, l'un d'entre nous a une chance de gagner. Voir ces deux hommes réaliser régulièrement des performances de ce niveau me pousse à vouloir être meilleur".
- "Imaginez les audiences" -
Avec la distance qui le caractérise, Scheffler semble s’accommoder de la pression qui repose sur ses épaules. "Je ne me considère pas comme le champion en titre. Je vais simplement, comme je le fais d'habitude, essayer de bien exécuter mes coups. Je suis très confiant", a dit l'Américain de 26 ans, qui tentera de rejoindre Tiger Woods, Jack Nicklaus et Nick Faldo dans le club fermé des vainqueurs du Masters deux fois d'affilée.
Il aura d'autres rivaux à sa chasse, face auxquels il n'a plus joué depuis le British Open en juillet dernier. Et pour cause, ils évoluent depuis l'été dernier dans le circuit LIV. Sur les 18 golfeurs en lice, six sont d'anciens vainqueurs du Masters: Dustin Johnson, Patrick Reed, Bubba Watson, Sergio Garcia, Charl Schwartzel et Phil Mickelson. Auxquels peuvent s'ajouter entre autres, Cameron Smith, vainqueur du British l'an passé, Brooks Koepka, quadruple lauréat en Grands Chelems, ou encore Bryson DeChambeau, titré à l'US Open en 2020.
Et leur commissaire Greg Norman d'en saliver à l'avance: "Imaginez les audiences TV et les fans si dimanche, Johnson, Koepka ou Smith affronte McIlroy ou Rahm? C'est ce que les gens veulent".