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L'absence de Dika Mem, l'un des meilleurs joueurs du monde, est passée quasiment inaperçue: les Bleus ont laissé une forte impression face à la Slovénie (35-31), lundi à Katowice (Pologne), pour s'entrouvrir la porte des quarts de finale du Mondial de hand avant le tour principal.
Les champions olympiques en titre effectueront les quelque 70 km qui les séparent de Cracovie, où ils affronteront le Monténégro (mercredi), l'Iran (vendredi) puis l'Espagne (dimanche), avec le maximum de points dans leurs valises: quatre (comme les Espagnols), soit deux de plus que les Slovènes et les Monténégrins.
Soit, convient le sélectionneur Guillaume Gille, un "petit matelas de sécurité" en vue de la qualification en quarts, que rallieront les deux premiers du prochain tour. Les Bleus en feront partie sauf grosse surprise avec deux succès.
"On se facilite le chemin tout en restant humbles. On va changer d'hôtel, d'air, ça va faire du bien à tout le monde. Et petit à petit s'ouvrir la porte des quarts" tempère le demi-centre Kentin Mahé.
En vieux sage qui dispute, à 38 ans, son dixième Mondial, Nikola Karabatic veut "essayer d'oublier ce droit à l'erreur", au risque de "l'utiliser avant" d'affronter l'Espagne en clôture.
"Il faut essayer de se concentrer sur chaque match mais je ne me fais pas de soucis: les gars sont vraiment motivés, très concentrés, je ne nous vois pas faire preuve d'un manque de vigilance" ajoute-t-il.
- "Conquête" -
La prestation livrée lundi, face à des Slovènes qui avaient étrillé la Pologne (32-23) devant son public, a en effet de quoi rassurer.
Les Bleus ont sans cesse fait la course en tête et auraient presque pu plier l'affaire à la mi-temps (16-14) s'ils n'avaient pas concédé cinq exclusions temporaires en première période, deux dans les cinq dernières minutes (Remili et Richardson).
L'écart définitif s'est finalement creusé en milieu de seconde période (28-22, 46e) face à des Slovènes étouffés par la défense tricolore.
"J'ai retrouvé un peu un état d'esprit de conquête. Il y avait besoin d'être très agressifs. Il fallait bouger cette équipe, l'empêcher de développer son jeu léché, et dans ce cadre, on a été très présent" a noté Gille.
Pour solidifier son arrière-garde, le sélectionneur a pu compter sur le retour du capitaine, Luka Karabatic, ménagé lors des deux premiers matches en raison de douleurs au dos.
"C'est un des meilleurs défenseurs au monde, si ce n'est le meilleur. Quand ils sont là avec "Chiqui" (Fabregas), ça stabilise bien notre défense" a relevé son frère aîné Nikola.
Le cadet, "pas encore à 100% avec encore des petites douleurs qui vont un peu traîner", a apprécié d'avoir "pu retrouver des sensations".
Luka Karabatic a croisé à l'infirmerie Mem, qui a dû déclarer forfait en raison de douleurs abdominales.
"On a préféré ne pas prendre de risques. C'est compliqué d'imaginer quand et comment (il pourra revenir), sans langue de bois, vraiment je n'en sais rien" a commenté Gille.
- Richesse du réservoir -
L'absence de l'arrière droit du FC Barcelone, l'un des meilleurs joueurs du monde, a été parfaitement comblée, signe de la richesse du réservoir tricolore.
Nedim Remili a retrouvé son poste d'arrière gauche comme s'il ne l'avait jamais quitté (7 buts sur 8 tentatives) et a été suppléé comme demi-centre par Kentin Mahé (7/13).
"Je connais mon rôle dans cette équipe, où je dois être et ce que je dois faire. Je suis très à l'aise dans cette équipe, quand je suis libéré ça se passe comme ça, c'est cool" a souligné sobrement Remili.
Gille a apprécié d'avoir plusieurs cordes à son arc, "plein de façons d'envisager les configurations d'équipe", qui vont lui permettre, à partir de mercredi, de conserver un niveau de "performance" tout en préservant "le physique" de ses troupes et en répartissant "les temps de jeu du mieux possible". Un problème de riches.