Partager:
Arthur Fils est lancé et il ne s'arrête plus: demi-finaliste il y a deux semaines à Montpellier, le jeune espoir du tennis français (18 ans) a confirmé mercredi son formidable début de saison en remportant facilement son premier match au tournoi ATP 250 de Marseille.
Sa victime du jour, le Russe Roman Safiullin, n'a pas tout à fait le même pedigree que Richard Gasquet ou Roberto Bautista, que Fils avait dominés à Montpellier. Mais il avait atteint les demi-finales l'an dernier à Marseille et mercredi, il a été balayé 6-4, 6-3 par le jeune Francilien.
"C'est un niveau normal. C'est le niveau auquel je veux évoluer, je voudrais même être un peu plus haut", a expliqué Fils mercredi, quand il lui a été demandé en conférence de presse s'il avait le sentiment de particulièrement bien jouer, porté par la confiance née de ses résultats récents.
"Sans avoir la grosse tête, ça n'est pas incroyable de l'avoir battu. Je dois continuer comme ça, c'est positif, mais je ne dois pas m'arrêter là", a-t-il ajouté.
Après sa demi-finale à Montpellier, et alors que le tennis français, au creux de la vague, se cherche de nouveaux visages, Fils se savait tout de même très attendu à l'Open13.
- "Victoire importante" -
Face à Safiullin, il a aisément répondu aux attentes, frappant très fort des deux côtés, agressif et en pleine confiance, pour un match vraiment solide en dehors d'une poignée de fautes directes en fin de deuxième set. Jamais en danger sur son service, il n'a ainsi eu qu'une balle de break à affronter, à 4-3 au deuxième set, sauvée d'un ace et très vite oubliée.
"C'est une victoire importante. J'enchaîne après Montpellier et c'était un peu un défi avec mon coach et mon équipe. Je l'ai relevé dans de bonnes conditions en maitrisant le match de A à Z", a jugé le solide droitier d'1,85m.
Vainqueur de l'Orange Bowl, le célèbre tournoi juniors, en décembre 2020, finaliste de Roland-Garros juniors en 2021 et N.3 mondial chez les jeunes la même année, Fils a en tous cas réussi ses débuts sur le grand circuit après s'être concentré sur les Challenger la saison dernière.
Après Montpellier, son staff avait d'ailleurs préféré ne pas le faire jouer au Challenger de Cherbourg la semaine dernière."Ca n'était pas pour décompresser, mais c'était compliqué d’enchaîner", a-t-il expliqué mercredi. Et le programme de la semaine a été simple: "Je me suis entraîné, lundi, mardi, mercredi, jeudi..."
- Rod Laver Arena et Mousquetaires -
Pas de pause, donc, mais une envie de revanche à l'heure de retrouver jeudi à Marseille l'Italien Jannik Sinner, 12e mondial et pas beaucoup plus vieux que lui (21 ans), qui avait interrompu son superbe parcours à Montpellier (7-5, 6-2).
"On va voir ça avec mon coach mais il y a forcément des leçons à tirer. Ca s'était joué à rien dans le premier set, j'ai eu des balles de set. Il ne faudra pas louper les occasions et si c'est le cas, je peux largement sortir gagnant", a-t-il assuré.
Il sera temps ensuite de voir plus loin et plus haut, vers les objectifs très élevés qu'il n'a pas cachés mercredi dans une interview accordée à La Provence: devenir N.1 mondial et gagner des tournois du Grand Chelem, de préférence Roland-Garros, bien sûr, mais aussi l'Open d'Australie.
"Quand j'étais petit, je me réveillais et il y avait les night-sessions de l'Open d'Australie à la télé. Je trouvais la Rod Laver Arena incroyable", a-t-il raconté.
Il y a vu aussi les exploits des "Quatre Mousquetaires", qui manquent ou vont manquer au tennis français. "De Gaël (Monfils), je prendrais le côté showman, de Jo (Tsonga) le service, de Richard (Gasquet) le revers et de Gilles (Simon) le déplacement. Avec ça, tu gagnes au moins un Grand Chelem", a-t-il dit en souriant.