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Hargneuses le jour, cajoleuses le soir: les championnes Charline Picon et Camille Lecointre manient l'art de performer et de pouponner lors de la Coupe du monde de voile à Enoshima, au Japon, où elles sont venues se frotter au très haut niveau, accompagnées de leurs bambins.
Un an après avoir été sacrée championne olympique, la véliplanchiste Charline Picon donnait naissance à sa fille, Lou, aujourd'hui âgée de 13 mois. Gabriel, lui, a 11 mois et il est le fils de Camille Lecointre, médaillée de bronze aux JO-2016 en 470 (avec Hélène Defrance).
Les deux championnes du monde, qui ont renoué cette année avec la compétition dans l'optique des JO en 2020 à Tokyo, n'ont pas imaginé partir à l'autre bout du monde sans leur enfant. Pendant qu'elles bataillent sur l'eau la journée, leurs chérubins gazouillent avec un baby-sitter avant de retrouver leurs mamans pour des soirées pas de tout repos!
"Ma petite a été malade, j'ai eu 3, 4 nuits difficiles. Aujourd'hui, c'est un jour de repos et je passe mon temps à lui tenir la main dans l'appart! Elle fait ses premiers pas et c'est vraiment bien d'assister à ça", raconte à l'AFP Picon, qui, au-delà des nuits sans sommeil, savoure la chance de découvrir le Japon avec son enfant.
"On fait des baignades après l'entraînement, au coucher du soleil, au pied du mont Fuji. J'ai dit à ma fille: tu n'es pas malheureuse!", poursuit la star française de la planche à voile, médaillée d'argent aux Mondiaux-2018 en août.
- Otite -
La petite Lou passe ses journées avec Gabriel, qui en plus d'avoir sa maman Camille Lecointre, a son papa, entraîneur de l'équipe de Suède. Tout ce beau monde cohabite dans un appartement, à l'écart du site de compétition.
"Le matin quand j'arrive sur le parking (parc à bateaux), je n'ai aucun problème à faire le vide pour ne penser qu'à ma compétition. Et quand je rentre à l'hébergement, ça me permet de switcher (changer), de relativiser et c'est pas un mal quand on fait ce sport où on est soumis au stress", explique Lecointre, qui aurait arrêté si elle avait dû partir sans son fils.
Le double projet de ces 2 mamans championnes, qui est une première en équipe de France, n'est cependant pas simple à gérer au quotidien. Le fils de Camille Lecointre souffre cette semaine d'une otite. "Il demande beaucoup les bras et crapahute, surtout la nuit. C'est dur pour moi, ça ajoute de la fatigue", dit-elle.
Lecointre se ressource en faisant du vélo avec son petit, à la manière des Japonaises. Le vélo lui a été prêté par Ai Yoshida, sacrée championne du monde en 470 en août dernier avec Miho Yoshioka, un an après avoir eu son fils. Les mamans championnes se croisent sur le site de compétition dans une sorte de halte garderie.
"J'ai l'impression de vivre ce style de vie japonais, beaucoup de mamans se promènent en vélo avec 1, 2 voire 3 sièges bébés. Je me sens un petit peu japonaise!", lance Lecointre, qui rêve d'un sacre olympique au Japon en 2020 avec sa nouvelle coéquipière Aloïse Retornaz.