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Le ministre de l'Économie, Pierre-Yves Dermagne, veut secouer le secteur bancaire. Il propose que les banques n'obligent pas les clients à prendre un compte à vue quand ils ouvrent un compte épargne. Cette proposition a 2 objectifs : faire jouer la concurrence dans le secteur et faciliter les changements de banque.
Pour aller plus loin, notre analyste Martin Buxant était sur le plateau du RTL info 13h. Cette proposition ne ressemble-t-elle pas à une promesse de campagne? "Je dirais qu’à la chasse aux banques, aux banquiers et à tout ce qui est capital, le socialiste Pierre-Yves Dermagne est un sacré fusil", répond notre journaliste.
Depuis sa position de ministre de l'Économie, c’est lui qui pilote et reçoit les différents rapports - notamment le dernier en date émanant de l’autorité belge de la concurrence - des rapports qui pointent les défauts des banques. "On est en campagne électorale, on vote dans moins de 4 mois, alors que fait-il le socialiste Dermagne ? C'est simple, il utilise ses rapports comme autant de cartouches dans son chargeur pour prendre de l’avance sur ses adversaires politiques de gauche, le PTB et Ecolo", analyse Martin Buxant.
C’est rusé, poursuit-il, mais il y a un risque pour les socialistes de prendre de tels engagements : "En juin, avant les élections, on viendra vérifier si les choses ont réellement changé. Gare au boomerang, pour Pierres-Yves Dermagne."
Qu'en pensent les banques?
"Je vais vous le dire sans tourner autour du pot : elles en ont ras-le-bol... Ras-le-bol d’être prises pour les boucs émissaires de la campagne électorale", indique-t-il.
"Quand ce n’est pas des attaques sur les taux d’intérêt, ce sont des coups sur le manque de distributeurs de billets de banques ou – aujourd’hui, on vient de le voir – sur les pratiques liées à l’ouverture des comptes bancaires."
Mais les banques savent aussi que dans cette grande bataille de la communication, elles peuvent difficilement gagner le cœur des gens, donc elles se taisent et elles ruminent en silence. "Un banquier d’une grande institution avec qui j’ai parlé ce matin me disait quand même: 'Il va peut-être falloir qu’on change de stratégie et qu’on explique activement aux Belges que nous ne sommes pas là pour les plumer, mais que nous apportons énormément à l’économie belge. Nous devons cesser d’être sur la défensive." Je l’ai invité à venir s’exprimer à notre micro... Mais il a décliné", conclut Martin Buxant dans le RTL info 13h.