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Les problèmes rencontrés par les victimes des attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles avec les assurances ont été remis sur le devant de la scène mercredi, au procès de ces attaques, le temps d'une question. La présidente de la cour d'assises de Bruxelles a en effet interrogé la psychologue militaire Magali Huret sur la manière dont les professionnels de la santé pouvaient juger de la réalité des séquelles psychologiques des victimes.
"Comment un professionnel de la santé, comme ceux des assurances, peuvent-ils faire la différence entre ceux qui sont vraiment atteints et les autres ? Existe-t-il des outils sur lesquels se baser ou faut-il faire confiance au discours du patient ?", a questionné Laurence Massart. "C'est avant tout l'expérience du professionnel qui va pouvoir faire la différence", a répondu la psychologue militaire.
"Il existe une liste très complète des symptômes liés à un stress post-traumatique. C'est trouvable sur internet donc une personne qui le voudrait pourrait consulter cette liste avant d'aller chez le médecin pour expliquer qu'elle souffre d'anxiété, qu'elle est plus impulsive, etc.", a précisé Magali Huret. "Cependant, après avoir vécu ce genre d'événement, je ne vois pas bien qui pourrait simuler", a-t-elle ajouté.
Confrontée à une autre question concernant la sensibilisation des professionnels au trauma, la psychologue a expliqué que plusieurs événements, tels que les attentats, avaient donné conscience de l'importance de détecter et de traiter les traumatismes. "Il y a un éveil des professionnels depuis une petite dizaine d'années, mais c'est encore compliqué", a-t-elle conclu.
Durant leurs témoignages devant la cour d'assises, plusieurs victimes avaient dénoncé le comportement des assurances, dont les médecins-conseils cherchaient, selon elles, à minimiser voire nier leurs souffrances psychologiques afin de débourser le moins d'argent possible. Une situation considérée comme extrêmement violente par beaucoup de victimes.