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Drame du carnaval de Strépy: voici pourquoi le procès de Paolo Falzone s'annonce exceptionnel

Le procès de Paolo Falzone, impliqué dans le drame du carnaval de Strépy, s'annonce long et complexe, avec des contraintes logistiques exceptionnelles.

Un procès d'une ampleur exceptionnelle se prépare pour Paolo Falzone, l'homme accusé d'avoir percuté un groupe de Gilles lors du carnaval de Strépy en 2020. Ce drame, qui avait coûté la vie à sept personnes et fait de nombreux blessés, avait marqué profondément les esprits. Paolo Falzone devra répondre devant les Assises de sept chefs d'accusation de meurtre mais aussi d'une multitude de tentatives de meurtre. Ce procès s'annonce d'ores et déjà unique par sa longueur, son organisation et le nombre impressionnant de parties civiles impliquées.

Mons Expo comme lieu de procès?

L'organisation logistique de ce procès constitue en effet un défi sans précédent pour le système judiciaire. Le palais de justice de Mons, site prévu pour l'audience, pourrait se révéler inadapté compte tenu des quelques 200 parties civiles attendues. Une délocalisation de l'événement judiciaire est envisagée, notamment vers Mons Expo, une infrastructure déjà utilisée par le passé lors de grandes crises telles que la pandémie de Covid-19. "Rien que la présence de toutes les parties civiles qui ont le droit d'assister à leur procès sans être dans une autre salle va rendre les choses compliquées, décrit Jean-Philippe Mayence, avocat des 135 parties civiles. Je crois que très objectivement, cette salle ne permettra pas de faire face à un procès de cette ampleur".

Pas avant début 2026

Autre sujet sensible, la longueur du procès. Les audiences ne devraient pas débuter avant début 2026, malgré une volonté affichée de la justice d'agir rapidement. Quand elles débuteront, elles pourraient s'étaler sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois : "Je crois pouvoir dire que si on donne à chacun l'occasion de s'exprimer, ce qui à mon avis est une obligation et c'est très important pour les victimes qui n'ont que ce jour-là pour pouvoir s'exprimer, il me paraît que trois mois est assez raisonnable", ajoute Jean-Philippe Mayence. Ce laps de temps reflète l'ampleur des efforts nécessaires pour traiter un tel dossier.

La sécurité, quant à elle, sera au cœur des préoccupations. L'émotion populaire suscitée par cette affaire impose des mesures strictes. La protection des principaux acteurs du procès sera essentielle, qu'il s'agisse des témoins, des membres du jury ou même de l'accusé. "Dans la salle de cour d'assises, il faut assurer la sécurité des témoins, la sécurité du jury et même la sécurité de celui qui est accusé", explique Régis Kalut, porte-parole de la police fédérale. À cela s'ajoutent les impératifs liés aux transferts entre le lieu de détention de l'accusé et le tribunal, qui réclameront un dispositif renforcé.

Doubler les magistrats

Sur le plan humain, les ressources mobilisées devront être significatives. Le procès nécessitera un renforcement du personnel judiciaire. Plusieurs magistrats devront être mobilisés, les jurés suppléants seront nombreux afin de pallier les éventuelles absences ou maladies, et les avocats devront réussir à organiser leur emploi du temps pour se consacrer à ce dossier complexe. "Ce sera un véritable casse-tête au niveau de l'agenda, il faudra avoir des collaborateurs qui viennent vous suppléer le cas échéant à l'audience de la cour d'assises", indique Fabrice Guttadauria, avocat du cousin de Paolo Falzone, soulignant également que la présence de la défense devra être assurée de manière continue.

Les parties civiles, quant à elles, auront elles aussi à surmonter des contraintes importantes. Assister aux audiences représentera une épreuve à la fois émotionnelle et logistique. Pour certains, cela nécessitera de se libérer de leurs obligations professionnelles. 

 

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