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En Syrie, Bilal El Makhoukhi faisait "abstraction de toute émotion"

Lors de son séjour en Syrie, Bilal El Makhoukhi, qui se retrouve rapidement au front, a fait "abstraction de toute émotion", a-t-il déclaré mercredi devant la cour d'assises de Bruxelles. "Je faisais tout pour pouvoir me déconnecter de ce que je voyais. Sinon, je n'aurais pas pu dormir. C'est la guerre, c'est comme ça."

Bilal El Makhoukhi a rejoint la Syrie en octobre 2012 sous l'influence de l'organisation Sharia4Belgium et y est resté un peu plus d'un an. Son intention était "d'aider des musulmans face au régime (de Bachar el-Assad)", a-t-il déclaré mercredi. Sur place, il part au combat pratiquement sans formation. "J'ai tiré deux fois et j'ai été au front."

L'accusé a raconté avoir perdu un ami proche dans des affrontements et avoir retrouvé son corps mutilé par l'armée du régime.

Bilal El Makhoukhi est grièvement blessé à la jambe droite par un tir, c'est d'ailleurs ce qui le pousse à regagner la Belgique en décembre 2013.

Malgré les scènes difficiles et les violences auxquelles il a été confronté, l'accusé s'est souvenu avoir "pleuré comme un bébé" au moment de quitter la Syrie. "J'ai passé les meilleurs moments de ma vie en Syrie, bien que c'était dur. Je me sentais plus vivant là-bas. Je sentais que je servais à quelque chose."

"Je n'aurais pas échangé une vie de château contre ma vie là-bas."

Sofien Ayari, de son côté, a admis ne pas "être en paix avec tout", en référence à son vécu en Syrie. Il s'est souvenu de son séjour à la prison de Lantin, située à une dizaine de kilomètres de l'aéroport de Liège. "Chaque fois qu'un avion passait, je serrais les dents. Ça fait remonter des choses. Ça prend beaucoup de temps pour pouvoir les contrôler, pas les oublier."

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