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Six hommes âgés de 23 à 28 ans ont été blessés dans la nuit de lundi à mardi dans une fusillade provoquée par un règlement de comptes à Grenoble, amenant le maire Eric Piolle à réclamer des "Etats généraux sur la lutte contre le deal".
Des tirs nourris sont intervenus vers 1h00 du matin dans le quartier sensible de La Villeneuve, dans le sud de la ville, selon le procureur de Grenoble Eric Vaillant, à proximité d'un important point de deal, selon le quotidien Le Dauphiné qui a donné l'alerte sur la fusillade.
"Je me suis réveillée en pleine nuit, j'ai cru que c'était des pétards, parce qu'il y en a tout le temps. Puis j'ai entendu une femme hurler, là j'ai compris que c'était pas des pétards", a témoigné auprès de l'AFP Héloïse, 20 ans, qui a grandi dans ce quartier de barres d'immeubles et vit juste à côté du lieu de la fusillade depuis quelques mois.
La jeune mère de famille pense qu'il s'agit de "règlements de comptes" lié à la mort d'un jeune de 17 ans dans le quartier, abattu dans un salon de coiffure en décembre. "Ça dure depuis des mois, tout le monde meurt", lance la jeune femme, qui pense à déménager à cause de sa petite fille, tout en s'inquiétant pour ses "frères et soeurs" résidant là.
De source policière, quatre des six victimes, blessées aux jambes, ont été prises en charge par les pompiers. Les deux autres, touchées aux jambes et au thorax pour l'une des deux, se sont présentées dans une clinique.
La police judiciaire a été chargée de l'enquête pour "tentative d'assassinat".
"Il y a de plus en plus d'interventions de la police" à la Villeneuve, estime de son côté, Marine, 35 ans, éducatrice de jeunes enfants travaillant dans le quartier.
"Je crois que dans tout Grenoble, même au centre ville, ça craint", affirme la jeune femme, qui réside dans le quartier de l'Abbaye, à 3 km plus au nord, où un quadragénaire a été tué par balles en pleine rue le 31 mai par deux hommes en trottinette. Dans ce même quartier, dans la nuit du 23 au 24 mai, le corps d'un homme avait été retrouvé dans sa voiture en feu.
- Piolle condamne -
A l'arrivée des policiers, une voiture a pris la fuite, selon le parquet. Sur place, "les six victimes de tentative d'assassinat" se trouvaient autour d'une voiture criblée d'impacts de balles, a précisé M. Vaillant.
Elles étaient "en groupe" et ont "entendu des détonations", sans "savoir d'où" elles venaient, d'après le témoignage de l'une d'entre elles à la police.
Le maire EELV de Grenoble, Eric Piolle, a condamné "avec la plus grande fermeté" ces violences, soulignant qu"il présiderait mercredi un comité local de prévention de la délinquance avec la préfecture, la police nationale et le procureur de la République.
La Ville a obtenu "120 policiers supplémentaires depuis 2018 sur la zone police de Grenoble" et continuera à plaider pour un "renforcement des moyens de la police et de la justice pour la sécurité" des habitants, souligne-t-il.
En parallèle, il a plaidé pour des "Etats généraux sur la lutte contre le deal, associant les élus locaux et au sein desquels la question de la régulation publique de la vente de cannabis devra être posée".
Il s'agirait, selon lui, d'un "moyen efficace pour endiguer les trafics et la violence qui en découle tout en agissant pour réduire les effets néfastes de cette drogue sur la santé des consommateurs."