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Cri d’alarme du personnel pénitentiaire : les réponses de la ministre de la Justice risquent de laisser un goût amer

Par RTL info avec Michael Menten
Le personnel pénitentiaire et les directeurs de prison ont mené une action contre la surpopulation carcérale en différents endroits du pays. 13.000 détenus pour 11.000 places, la situation n’est plus tenable. Un message clair à destination du gouvernement fédéral : que répond-il ?

Des membres du personnel pénitentiaire et des directeurs de prison ont mené des actions en différents endroits du pays jeudi, en signe de protestation contre la surpopulation croissante dans les prisons belges. Une centaine de personnes se sont notamment rassemblées devant l’administration centrale des prisons, sur l’avenue de la Toison d’Or à Bruxelles.

La directrice générale de l’administration pénitentiaire, Mathilde Steenbergen, est descendue dans la rue avec les manifestants en signe de solidarité. « C’est la première fois que des actions sont menées par l’administration elle-même, ce qui montre à quel point nous sommes désespérés », a souligné la directrice de l’administration.

De son côté, les réponses de la ministre de la Justice Annelies Verlinden risquent de laisser un goût amer au sein du personnel pénitentiaire qui attendait un signal fort. La ministre assure « avoir entendu leur cri d’alarme ». Elle affirme « comprendre aussi les inquiétudes des surveillants mais reconnaît que les moyens actuels sont trop limités ». Enfin, elle dit « avoir un plan, mais pour le concrétiser, il faudrait investir au moins un milliard d’euros ».

La moitié pour rénover les prisons, l’autre pour renforcer l’efficacité de la justice. Face à l’ultimatum lancé par les directeurs de prison, libérer deux détenus pour chaque nouvel entrant si rien ne change, la ministre ne donne pas de réponse claire. en effet, elle défend la loi d’urgence adoptée en juillet qui permet d’adapter certaines peines : elle la juge efficace, mais insuffisante face à l’augmentation constante du nombre de détenus.

Enfin, la ministre Verlinden rappelle enfin les premières réformes lancées depuis son arrivée au ministère le 3 février dernier. « Tout d’abord, on travaille très bien ensemble avec les ministres à l’Asile et de la Santé publique, pour trouver des solutions pour tous les gens au sein de nos prisons, sans titre de séjour et des internés. Ensuite, il faut aussi investir dans la capacité carcérale avec des maisons de détention. On va construire une nouvelle prison à Vresse et puis, il faut aussi se demander quelles politiques de détention on veut mener dans ce pays, parce que désormais, il faut trouver des solutions durables », explique-t-elle à notre micro.

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