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Nouvelle étape clé dans le méga-procès Sky ECC, du nom de cette messagerie cryptée utilisée par les trafiquants de drogue. Après cinq mois de procès, la parole a été donnée une dernière fois aux prévenus aujourd'hui. Dominique Demoulin fait le point sur la situation.
Ce matin, une quinzaine de prévenus ont pris la parole, en albanais, en grec, en italien, en français parfois. Beaucoup pour émettre des regrets, pour dire combien ce procès fut éprouvant ou pour assurer le tribunal qu'on ne les reverrait plus. Pour le procureur fédéral, Julien Moinil, c'est en prison que la plupart d'entre eux doivent passer les prochaines années. Ce dossier, qui concerne 129 prévenus, a été mis au jour après le craquage en 2020 et 2021 des messageries cryptées Encrochat et Sky ECC.La dernière audience a été consacrée aux répliques des avocats de la défense et aux derniers mots des prévenus. Le tribunal a ensuite annoncé la prise en délibéré du dossier. 20 années sont requises pour les dirigeants.
La peine est illégale, selon la défense. Cette dernière affirme que le maximum est de 15 ans. Pire encore. Pour la défense, ce procès ne serait pas équitable, car les données brutes, des millions de messages recueillis via Sky ECC, n'auraient pas été communiquées intégralement à la défense. Selon ces avocats, les poursuites seraient donc irrecevables. Alors cinq mois pour rien ? Le jugement sera prononcé le 2 septembre. "Les juges vont analyser les arguments des parties, du procureur, des avocats, mais sur base du dossier. En l'occurrence, les 220.000 pages qui sont soumises à leur analyse. Mais pas par rapport à d'autres dossiers qu'on entend dans la presse. S'ils sont coupables, il faudra, le cas échéant, prononcer une peine", explique Denis Goeman, porte-parole du Tribunal de première instance de Bruxelles.