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Les pluies extrêmes s’intensifieront en Belgique d’ici 2100, avertissent l’ULiège et l’IRM : jusqu’à 120 mm/jour dans les Ardennes, même avec +1,5 °C.
Les pluies extrêmes en Belgique deviendront plus intenses et plus fréquentes d'ici 2100, avec des pics journaliers pouvant dépasser 100 mm tous les 20 ans dans certaines zones, selon une étude de l'ULiège et de l'Institut Royal Météorologique (IRM) publiée jeudi.
En utilisant le modèle climatique régional MAR à haute résolution, les chercheurs ont analysé l'évolution des pluies extrêmes selon quatre scénarios d'émissions de gaz à effet de serre jusqu'en 2100. Les résultats montrent que l'intensité des pluies extrêmes augmentera en moyenne de 7% par degré de réchauffement global.
Les régions les plus touchées seraient les reliefs ardennais (vallées de la Vesdre et de la Semois), où les précipitations pourraient atteindre 120 mm/jour tous les 20 ans d'ici 2100, ainsi que, dans une moindre mesure, les plaines côtières, la région liégeoise et la vallée du Geer. Dans la vallée de la Semois, même en limitant le réchauffement à +1,5°C, on attendrait 85 mm/jour tous les 20 ans, soit une hausse de 25 % par rapport à actuellement. Ce chiffre grimperait à 100 mm/jour en cas d'inaction climatique.
Les chercheurs expliquent ces tendances par une atmosphère plus chaude, capable de retenir plus d'humidité, et par l'augmentation des phénomènes de gouttes froides - des dépressions froides d'altitude déstabilisant les masses d'air sous-jacentes - accentués par le dérèglement du jet stream. L'étude souligne que les inondations de juillet 2021 (100 mm/jour sur le bassin de la Vesdre) pourraient devenir un événement se répétant tous les 20 ans dans un monde à +3°C.
"Même dans les scénarios de faibles émissions comme les accords de Paris (qui vise à limiter le réchauffement à +1.5°C), les épisodes comme celui de juillet 2021 deviendront plus probables. Il faut désormais intégrer cette réalité dans l'aménagement du territoire et la gestion des risques hydrologiques", souligne Josip Brajkovic, auteur principal de l'étude.



















