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Le Premier ministre, Bart De Wever, n’est pas venu mardi s’expliquer à la Chambre. Une partie de l’opposition a réclamé sa présence dans l’hémicycle pour l’entendre à propos du report de la déclaration de politique générale mais la majorité a rejeté la demande.
Conformément à la Constitution, la Chambre fait sa rentrée officielle le deuxième mardi d’octobre. A cette occasion, le Premier ministre tient un discours sur « l’état de l’union » et trace les grandes lignes politiques et budgétaires de l’année qui vient.
Faute de progrès dans les discussions budgétaires, Bart De Wever a fait savoir lundi à 12h55 au président de la Chambre qu’il ne pourrait pas prononcer sa déclaration le lendemain et qu’il se présenterait devant les députés dès qu’un accord serait trouvé.
« On laisse travailler le gouvernement sereinement et quand le travail sera fait, le Premier ministre fera sa déclaration comme d’habitude, et il n’y aura aucune difficulté pour la majorité à accorder sa confiance », a expliqué le chef de groupe MR, Benoît Piedboeuf.
« Les décisions à prendre sont des décisions historiques qui vont impacter les ménages, les entreprises, les services publics. Elles doivent se prendre avec justesse et sagesse », a renchéri Aurore Tourneur (Les Engagés) selon qui « le gouvernement pèse chaque euro ».
Pour une partie de l’opposition, cette absence est au contraire un précédent qui en dit long, à l’heure où des dizaines de milliers de personnes manifestaient dans les rues de Bruxelles.
« Tout ce peuple qui produit notre richesse, ces mains d’or, était présent aujourd’hui, dans les rues, et c’est la raison pour laquelle le gouvernement était absent aujourd’hui », a assuré Raoul Hedebouw (PTB).
« Cette absence est signifiante de l’incapacité de ce gouvernement à entendre les préoccupations de la population belge », a tonné Pierre-Yves Dermagne (PS). « C’est la réponse qu’il entend donner à la population : circulez, nous n’avons que faire de vos préoccupations ».
Sarah Schlitz (Ecolo-Groen) a dénoncé un « manque de respect » d’un gouvernement qui a « commencé ses travaux trop tard ». « Quel contraste entre l’absence du gouvernement et la grande foule de ce matin. Il y avait beaucoup de jeunes, beaucoup de gens de la classe moyenne aussi qui disaient manifester pour la première fois. Ce bruit-là, vous ne pouvez pas juste le prendre avec de l’indifférence », a averti François De Smet (DéFI).
La N-VA, parti du Premier ministre, a quant à elle tenu à saluer les « cinq millions de personnes qui étaient en train de bosser mardi ». Elle a répété l’ampleur de l’effort budgétaire qu’il faudrait fournir. « Oui, nous sommes trop tard, nous sommes 25 ans trop tard. Il faut réformer, et l’on a perdu beaucoup trop de temps. Laissez-les travailler », a réclamé Axel Ronse.



















