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On vote dans moins de 15 jours. À cette occasion, nous vous donnons la parole dans "La voix des Belges". Quels sont vos espoirs, vos attentes pour les élections du 9 juin? Vos réponses, à bord d'un train en pleine heure de pointe.
Pour discuter avec vous des élections, rien de tel qu'un voyage en transport en commun. Ce lundi, nous nous rendons à Bruxelles au départ de la gare la plus fréquentée de Wallonie: la gare des Guillemins.
Tous les jours, la ligne Liège-Bruxelles emmène des milliers de Belges au travail. Mais tous ces navetteurs se sentent-ils concernés par la campagne électorale ? Nous leur avons posé la question.
"Je ne veux pas dire que ça ne m'intéresse pas parce que je suis citoyen belge, mais j'ai d'autres chats à fouetter pour le moment", avance un passager du train, avant d'affirmer qu'il n'irait pas voter.
Dans le train ce lundi, difficile de trouver des Belges intéressés par la politique.
"On parle souvent élection dans le train, Odette?" "Non, ce n'est pas le sujet principal, je ne pense pas."
"Le système politique belge fait en sorte que chaque parti doit lisser ses valeurs et lisser ses engagements pour finalement ne donner qu'un bouilli à la fin", ajoute Bernard.
"Il n'y a pas vraiment de décision quand on voit la réforme fiscale. Peu importe dans quel sens on voulait qu'elle aille, il n'y a rien qui se fait. Parce qu'on doit mettre la droite, la gauche, le nord, le sud, tous ensemble. Et à la fin, ils ont tous des avis différents et on en reste là", dit à son tour Benoît.
"Je ne travaillerai pas dans ce domaine jusqu'à 67 ans"
Garder espoir, malgré la désillusion, c'est le défi de Laurie. Cette employée fait le trajet Liège-Bruxelles tous les jours. Ce qui l'inquiète, c'est l'âge de la retraite: "J'ai commencé à travailler il n'y a pas très longtemps parce que j'ai traîné un peu dans mes études. Je sais déjà que je serai peut-être pensionnée à 67 ans ou plus, parce qu'il faut 40 ans de carrière. Là, je travaille en puériculture. Je sais que je ne travaillerai pas jusqu'à mes 67 ans en puériculture. Je me demande un peu où ça va finir, comment ça va finir. Est-ce que je ne vais pas finir comme certains pensionnés avec des problèmes de maladie, etc. Qui font qu'au final, on ne profite pas de sa pension."
Comment remplir ce fossé qui sépare les Belges et la politique? Comment rendre aux citoyens l'envie d'aller voter? À quelques minutes de notre arrivée à Bruxelles, Liliane nous dévoile sa petite idée: "Je pense qu'il y a des personnes qu'on a assez vues. Des personnes qui restent en politique beaucoup trop longtemps, à mon avis, qui n'ont plus vraiment de nouvelles idées à proposer à la jeunesse."
Après une heure d'échange, notre voyage en train se termine. Si les navetteurs que nous avons rencontrés étaient plutôt pessimistes, ils espèrent faire bouger les choses le 9 juin prochain.