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La Belgique moins bien défendue car elle ne paie pas à l’OTAN ? Maxime Prévot estime que le continent « est sous pression »

Par RTL info avec Martin Buxant
Maxime Prévot était l’invité de Martin Buxant ce mardi matin. L’ex-président des Engagés s’est exprimé sur la situation délicate entre la Belgique et l’OTAN.

L’OTAN va bientôt demander que les pays membres consacrent jusqu’à 5 % de leur PIB (Produit Intérieur Brut) à la défense. Cela représenterait, pour la Belgique, environ 30 milliards d’euros chaque année. Un montant très important qui serait « insoutenable au vu de notre situation budgétaire », selon Maxime Prévot.

Il faut savoir qu’actuellement, la Belgique n’atteint même pas les 2 %. Cependant, cela pourrait bientôt changer. « On va être à 2 % cette année. C’est l’engagement que nous avons formulé et que nous allons tenir », précise-t-il.

Mais quelle est donc la limite que la Belgique va fixer à l’OTAN la semaine prochaine, étant donné qu’elle ne pourra pas atteindre les 5 % ? « On va dire, à la table de l’OTAN, la vérité, c’est-à-dire que nous sommes lucides sur le fait que nous ne pourrons pas nous opposer – puisque c’est par consensus que les choses se décident – à cette vague de fixation de l’objectif de 5 %, parce que l’écrasante majorité des pays alliés le veulent. Il faut se rendre compte qu’autour de nous, les autres pays ont continué, ces dernières décennies, à investir dans la défense. Donc eux sont déjà à 3,5 %, 4,5 %, et donc 5 %, ça ne leur semble pas un effort ».

Mais pourquoi la Belgique n’a-t-elle pas réussi à s’aligner sur les autres pays ? Selon l’ancien président des Engagés, c’est parce que « nous avons fait d’autres choix, et je pense que, politiquement, on a toujours considéré que les Américains allaient être là pour pouvoir suppléer lorsqu’il y avait des besoins de défense ou des attaques. (…) Mais on voit bien qu’avec les tonalités de l’administration Trump et sa volonté de se recentrer sur l’Indo-Pacifique, au détriment du continent européen, il va falloir se prendre en main et construire une vraie défense européenne. Pas pour investir dans la guerre, mais pour pouvoir préférer la paix ».

Vers un risque d’exclusion de l’OTAN ?

Si la Belgique continue à contribuer moins que les autres pays membres, pourrait-elle un jour courir le risque d’être exclue de l’OTAN ? Pour Maxime Prévot, la réponse est non : « Non, je ne pense pas. Mais par contre, on aura du mal à conserver, peut-être, la confiance des alliés, la volonté de venir à notre soutien si c’est nécessaire. Je rappelle que nous sommes aussi le pays qui accueille le QG de l’OTAN ».

Quant à la possibilité de voir ce dernier quitter la Belgique, il ne l’exclut pas : « Ce n’est pas exclu, et donc on doit évidemment éviter ce scénario catastrophe en restant fiables, en disant que nous avons besoin de mécanismes de flexibilité – notamment sur le calendrier de réalisation – parce que notre budget ne nous permettra pas de tout faire tout de suite. Et donc oui à de la flexibilité, et oui aussi à rester loyaux et corrects vis-à-vis de nos alliés ».

Moins de protection ?

En plus de voir le QG quitter notre pays, la Belgique pourrait-elle être moins bien défendue à cause de son incapacité à payer ce qui est demandé ? Maxime Prévot n’est pas forcément optimiste, notamment avec les récentes déclarations de Donald Trump :

« Vous avez entendu, comme moi, Trump dire plusieurs fois qu’à un moment donné, il n’allait pas venir au secours de ceux qui ne remplissaient pas leur part du contrat. (…) Ce qu’il faut, c’est se mettre à niveau pour pouvoir consolider un pilier européen de défense au sein de l’OTAN. Notre continent est sous pression, (…) ce ne sont pas que des mots, ce sont des faits, et il faut pouvoir alors répondre », conclut-il.

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