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Des policiers et des soldats turcs envoyés dans la zone sinistrée après les tremblements de terre dévastateurs de début février se sont rendus coupables de tortures sur place, affirment mercredi Amnesty International et Human Rights Watch (HRW). Les ONG affirment que des agents ont frappé, battu et maltraité des personnes parce qu'elles étaient soupçonnées de pillage. Une personne est morte en cellule après avoir été torturée.
"Des membres des forces de l'ordre utilisent l'état d'urgence comme un permis de torturer, de maltraiter et même de tuer", écrivent les organisations de défense des droits de l'homme. Amnesty et HRW parlent d'au moins 13 incidents de brutalité policière et ont des "rapports crédibles" sur d'autres cas. Il s'agit notamment de passages à tabac, mais aussi de menaces et de détentions arbitraires.
Presque tous les incidents ont eu lieu à Antakya, dans la province de Hatay, durement touchée. Quatre cas concernaient des Syriens et étaient probablement liés à la xénophobie. La plupart des victimes n'ont pas été officiellement inculpées pour les pillages, de sorte que les ONG affirment qu'il n'est pas certain qu'elles soient coupables.
La Turquie a répondu qu'elle appliquait une politique de tolérance zéro à l'égard de la torture mais que les conclusions d'Amnesty et de HRW reposaient sur des "allégations vagues, sans fondement factuel". Amnesty et HRW souhaitent que la Turquie mène des enquêtes approfondies pour déterminer qui sont les auteurs de ces actes et ce qu'ils ont fait exactement. Les victimes méritent justice et doivent être indemnisées, réclament les ONG.