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Les propos de Georges-Louis Bouchez sur les chômeurs propriétaires au Maroc suscitent la polémique : "Il stigmatise toute une communauté"

Invité de la matinale de bel RTL, Georges-Louis Bouchez s’est exprimé sur son souhait de renforcer les contrôles pour les chômeurs. Au micro de Martin Buxant, le président du MR a critiqué les citoyens qui profitaient des allocations sociales tout en étant propriétaires à l’étranger, notamment au Maroc. 

L'exemple concernant le Maroc n’est pas passé inaperçu : plusieurs auditeurs estiment que le président du MR stigmatise toute une communauté. "Il me semble regrettable que ses propos se concentrent uniquement sur cette communauté [marocaine], sans nuance", nous a confié Faiz, enseignant de 45 ans, lui-même d'origine marocaine, via le bouton Alertez-nous. 

"La grande majorité des citoyens d’origine marocaine travaillent, participent activement à la vie économique de notre pays et s’acquittent de leurs obligations fiscales", poursuit-il. Il concède qu'en cas d'abus, toute personne doit se voir retirer ses allocations sociales, si elle possède une maison au Maroc, en Italie ou en Espagne. "Quand il faut critiquer une communauté, ce sont toujours les Marocains qui trinquent, alors que je suis sûr qu'il existe de nombreux chômeurs d'origines variées qui possèdent des maisons à l'étranger et pas forcément au Maroc", considère Faiz. "Il est profondément injuste de stigmatiser une communauté entière de cette manière, d’autant plus lorsqu’on occupe une fonction de responsabilité", conclut l'enseignant de 45 ans. 

Un point de vue partagé par Michaël, un autre auditeur interpellé par les propos du président MR : "Je suis d'accord avec le fait qu'il faut vérifier que les personnes qui bénéficient d'allocations sociales en Belgique n'aient pas de maison au Maroc, mais cette logique ne doit pas concerner que le Maroc, s'indigne-t-il. Il faut vérifier aussi qu'elles ne possèdent pas de biens immobiliers dans d'autres pays ou qu'elles ne perçoivent pas non plus d’allocations d’un autre pays. Il faut s'attaquer à tout le monde et ne pas cibler uniquement les Marocains."

Les chiffres comme défense

Contacté par nos soins, Georges-Louis Bouchez se défend de vouloir stigmatiser la communauté marocaine. Il ne s’excuse cependant pas d’avoir pris le Maroc pour exemple. "Les chiffres ont montré qu’une part importante de chômeurs ayant une propriété à l’étranger avaient choisi le Maroc pour leur maison. Cela ne vient pas de moi", se défend le président du MR, citant une enquête menée par Matthias Diependaele (N-VA), alors ministre flamand du Logement, en 2023. À l’époque, cette enquête avait permis de récupérer 2 millions d’euros d'allocations illégalement perçues. 

Cette analyse, menée depuis mars 2021, a montré que le Maroc, la Turquie et l'Italie formaient le top 3 des destinations privilégiées par les chômeurs pour l'achat d'un bien immobilier ou d'un terrain à bâtir. 

"On peut faire semblant de ne pas savoir que cela existe, que des personnes bénéficiant d’allocations sociales en Belgique ne fraudent pas, mais tout le monde sait que c’est la vérité et que certaines ont des maisons ailleurs", poursuit Geroges-Louis Bouchez. "Et c’est ça, le vrai problème, les fraudeurs, pas leur nationalité." 

À ce propos, il tempère d'ailleurs le fait que le Maroc arrive en tête du classement, avec la Turquie et l'Italie : "La Belgique compte une part importante de Marocains, Turcs et Italiens, du fait des vagues d'immigration passées. Si les Indonésiens avaient largement immigré en Belgique par le passé, il aurait été logique que les chômeurs fraudeurs [d'origine immigrée] choisissent leur pays d'origine comme terre pour acheter une maison". 
 

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