L'armée belge a "reporté" à une date ultérieure, non précisée, un important exercice qu'elle devait organiser à la fin de l'année au Gabon, à la suite du coup d'État du 30 août dernier, a-t-on appris mardi auprès du ministère de la Défense.
Cet exercice bisannuel est organisé depuis des années au Gabon par l'armée belge, soucieuse de conserver son expérience africaine - et notamment une capacité à opérer en conditions tropicales. Son principal acteur est le Special Operation Regiment (SOR), qui chapeaute les unités para-commandos et le Groupe des Forces spéciales (SFG).
L'édition 2023 devait se tenir du 8 novembre au 22 décembre et rassembler un millier de personnes, avec l'appui d'hélicoptères du 1er wing de Beauvechain et d'unités de la composante médicale.
Mais il a été "reporté" en raison du coup d'Etat au Gabon, a indiqué le ministère de la Défense à l'agence Belga, sans se prononcer sur une nouvelle échéance pour la tenue de cet exercice.
Le 30 août, l'armée gabonaise a renversé le président Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 14 ans, une heure après la proclamation des résultats d'une élection présidentielle qui lui avait accordé un nouveau mandat. Ce coup d'Etat a été dénoncé par la communauté internationale. Le général Brice Oligui Nguema, proclamé président de la transition, a promis de rendre le pouvoir aux civils par des élections au terme d'une période dont la durée n'a pas été précisée.
Le Gabon, ancienne colonie française située sur l'Équateur, à 5.600 km de la Belgique, permet notamment de tester la capacité de déploiement stratégique des unités belges. Celle-ci est requise pour mener des opérations d'évacuation d'expatriés d'une zone en crise, baptisée en jargon NEO ("Non-combatant Evacuation Operation") - l'une des tâches permanentes fixée à l'armée par le gouvernement, comme "Red Kite" en août 2021 en Afghanistan -, selon les militaires.
