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"Pas compréhensible, sans doute idéologique": les arguments de Valérie Glatigny pour l'Enseignement sont-ils incohérents?

Dès ce mercredi, certains enseignants mèneront des actions symboliques dans leurs écoles avant une grande mobilisation les 27 et 28 janvier prochain. Leur objectif : contester la réforme menée par le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Des critiques qui n'empêcheront pas pourtant sa mise en oeuvre, préviens Valérie Glatigny, ministre de l'Éducation et de l'enseignement de Promotion Sociale.

La ministre de l'Éducation et de l'Enseignement de Promotion Sociale, Valérie Glatigny (MR), était l'invitée de 7h50 sur bel RTL. Pour la ministre, le CDI pour remplacer la nomination est la solution à la pénurie actuelle. "C'est un contrat sur mesure avec un deuxième pilier de pension sans perte de droit. Ça c'est très important. Et pourquoi on veut faire ça ? Pour stabiliser les jeunes enseignants, sachant qu'il y en a un sur trois. Donc un jeune enseignant sur trois va quitter le métier dans les cinq ans", assure Valérie Glatigny.

Une posture incohérente, selon les syndicats qui estiment qu'un CDI n'assure pas la stabilité et ce changement de statut va coûter plus cher. Leurs calculs prennent en compte le surcoût des cotisations sociales et le financement d'un second pilier de pension. "Un enseignant CDI va coûter entre 25% et 33% plus cher qu'un enseignant nommé. Donc on ne comprend pas pourquoi Mme Glatigny s'acharne à vouloir absolument engager des enseignants sous forme de CDI alors que ça coûtera plus cher à la Fédération. Alors que dans le même temps, elle fait voter des décrets programmes où elle réduit les moyens de l'école, entre autres de l'enseignement qualifiant. Donc pour nous c'est pas compréhensible et c'est sans doute idéologique comme posture", déplore Valérie De Nayer, secrétaire communautaire CGSP Enseignement.

Le front syndical dénonce une commercialisation de l'enseignement. Valérie Glatigny défend des mesures d'économie. "La plus grosse partie de notre budget ce sont des salaires d'enseignants. Donc si on ne veut pas toucher à ces salaires, si on ne veut pas toucher à l'indexation, ce qui est le cas, et bien il faut s'attaquer par exemple à une offre de formation qui existe déjà ailleurs", justifie-t-elle.

Le secteur qualifiant critique une réforme qui réduit leur classe. Des actions symboliques sont prévues le 15 janvier. Cette date correspond au comptage des élèves pour financer les postes à la prochaine rentrée. "Par exemple du côté de la Louvière il y aura un lâcher de ballon. A d'autres endroits il y aura des cortèges funéraires par rapport à l'enseignement qualifiant. Et donc c'est vraiment l'idée de pouvoir symboliser le jour du 15 janvier, qui est le jour du comptage du nombre d'élèves, de symboliser que certains élèves ne compteront plus".

Les syndicats préparent surtout les deux jours de mobilisation du 27 et 28 janvier prochains. 48 heures de colère avec une manifestation à Bruxelles et une grève générale dans les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Signe d'un mécontentement qui ne faiblit pas depuis novembre dernier.

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