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François De Smet était l'invité de Pascal Vrebos ce dimanche sur RTL TVI. Le président du parti Défi (ancien FDF) a notamment été interrogé sur le scandale des pensions des députés. Le philosophe de formation a avancé une solution: ne plus permettre aux députés de gérer eux-mêmes leur pension, et confier cette mission au Service public fédéral Pension, comme c'est le cas pour les citoyens.
Pour rappel, il est apparu ce mardi qu'il était possible pour certains députés fédéraux de dépasser le plafond légal imposé depuis la fin des années 1970 sur les pensions publiques. Ce plafond, appelé Wijninckx, est actuellement de 93.760 euros bruts par an ou 7.813 euros bruts par mois. Cette révélation suit celles sur les indemnités complémentaires de pension accordées aux anciens présidents à la retraite ainsi qu'à des hauts fonctionnaires. Les pensions des députés sont gérées par l'asbl "Caisse des pensions".
Pascal Vrebos: L'actu de la semaine, c'est la pension des députés à plus de 9.000 euros au lieu de 7.000, donc 20% de plus que le plafond du célèbre Wijninckx dans tous les parlements. Mais bon, dit André Flahaut, "c'est pas du tout illégal". Est-ce que vous êtes d'accord, ce n'est pas illégal?
François De Smet: Ce n'est sans doute pas illégal, mais on voit bien, et je crois que c'est normal, que les normes de transparence et d'exigence des citoyens ont changé. Il y a des choses qui passaient peut-être par le passé, on parle de réglementations qui ont souvent vingt ou trente ans, mais qui ne passent plus aujourd'hui. Même s'il faut faire une différence entre les affaires où il y a eu détournement et illégalité, comme l'histoire des pensions illégales à la Chambre, et ici l'application de régimes qui, peut-être, ne se justifient plus.
Pascal Vrebos: Surtout par rapport aux autres pensionnés. La moyenne est de 1.200 ou 1.300 euros par mois. C'est ça au fond qui titille.
François De Smet: Moi, je crois que les citoyens peuvent tout à fait comprendre qu'on paie correctement des députés ou des ministres. Ce qu'il ne supportent pas, ce qu'ils ne supportent plus et ils ont raison, ce sont les privilèges. Deux choses par rapport à ça. Un, pour relativiser un tout petit peu. Les montants dont on parle, c'est des pensions complètes. Il n'y en aura quasiment plus. Il faut depuis quelques années faire 42 ans de Parlement, ça n'arrive plus à personne.
Pascal Vrebos: Vous, par exemple, vous n'aurez pas grand-chose.
François De Smet: Par exemple, moi et tous ceux qui sont arrivés en 2019, et nous avons été nombreux à arriver au Parlement en 2019, jamais on n'aura des pensions de ce genre. Il y a évidemment quelques reliquats du passé, parce que par le passé, il suffisait de vingt ans. Mais ceci dit, ce n'est pas assez. Moi, je ne comprends pas de manière générale pourquoi, dans le monde politique, il y a cet entre-soi qui conduit à avoir des caisses, des asbl, où les parlements s'occupent eux-mêmes de leurs pensions.
Pascal Vrebos: Tout contrôler, c'est ça ce qui ne va pas pour les politiques? Contrôler eux-mêmes? Pas de transparence?
François De Smet: Bien sûr. Ça donne un manque de transparence, ça donne de l'opacité. Et ça donne, on l'a vu ici notamment à la Chambre et ailleurs, de temps en temps quand quelqu'un veut contourner les règles, c'est plus facile. Pourquoi ne pas dissoudre ces caisses de pension et confier tout le traitement des pensions des parlementaires au SPF Pensions. Ce serait beaucoup plus simple. Il faut arrêter avec ce genre de privilège.