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Le nombre de détenus dans les prisons belges a atteint un nouveau record. 11.500 prisonniers pour 10.400 places. Selon un rapport, la surpopulation est devenue la règle. Ce qui entraîne des conditions de vie très difficiles pour les détenus et pour les gardiens. Quelle est la situation précise ?
Pour l'inauguration de la prison de Haren (le 30 septembre 2022), le ministre de la Justice avait pris la pose. Mais après moins d'un an, la méga prison est déjà surpeuplée. Un phénomène chronique dans notre pays. Trop de détenus, pas assez de places. Cela fait 40 ans que cela dure. Un constat dénoncé une fois de plus ce mardi matin au Parlement. Le conseil central de surveillance parlementaire a remis son rapport annuel 2022 à la présidente de la Chambre.
Le constat: sur les 35 prisons du pays, en moyenne, le taux de surpopulation est de 17%.
"Les prisons en Belgique vont mal car il n'y a pas de vision à long terme. C'est ce qui nous manque pour le moment. On les remplit toujours davantage sans réfléchir", explique Marc Nève, le président du conseil central de surveillance pénitentiaire.
Surpeuplées, insalubres pour certaines prisons. Le rapport pointe des conditions matérielles indignes comme des matelas à même le sol pour les détenus. Un manque d'hygiène, d'accès aux soins médicaux,... Sans oublier la pression sur le personnel, comme sur les gardiens.
Le conseil central de surveillance donne des avis et des recommandations depuis 2019. Mais les retours sont assez mitigés. "On n'est pas suffisamment entendus sur les recommandations qu'on émet. Elles ne sont pas encore suffisamment suivies d'effets", estime Sarah Grandfils (conseil central de surveillance pénitentiaire).
"Du côté du ministre de la Justice, les choses sont un peu plus difficiles. Il ne semble pas trop apprécier le contrôle externe que nous exerçons", ajoute Marc Nève.
Cette année, pour lutter contre la surpopulation, ils insistent sur la réduction du nombre de prisonniers. Pour eux, il existe d'autres peines que la privation de liberté.