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"9 mois pour un dépistage du cancer": les délais d'attente pour voir un médecin spécialiste inquiètent, quelles solutions?

Vous l'avez déjà certainement constaté par vous-même, obtenir un rendez-vous auprès d'un médecin spécialiste requiert beaucoup de patience. Des délais que l'association Testachat a voulu chiffrer. Et le résultat est plutôt interpellant, 80 jours d'attente en moyenne.

Les délais d'attente pour une consultation chez un spécialiste sont longs. Prenons l'exemple d'un ophtalmologue dans la région de Charleroi. Nous avons fait l'expérience nous-mêmes en prenant rendez-vous sans motif urgent chez un ophtalmologue. Résultat : le prochain rendez-vous nous est proposé au 16 avril 2026, dans un an.

Marie-Sophie Hanet, opthalmologue elle aussi, consulte 40 patients par jour, une situation qui n'est pas tenable sur le long terme : "Les journées, on ne peut pas les étendre à l'infini malheureusement. Donc à certains moments, on est obligé d'expliquer aux patients qu'il va falloir qu'ils l'attendent un petit peu", reconnaît-elle.

Pour d'autres spécialistes, comme les dermatologues et gynécologues, le constat est le même : minimum 4 mois d'attente. Au CHU UCL de Namur aussi les délais sont importants pour les imageries : 76 jours d'attente pour une mammographie, 49 jours pour un IRM. Pour une radio, 20 jours suffisent.

Dans la salle d'attente, Sophie s'impatiente, elle va enfin pouvoir passer une mammographie, après des mois d'attente : "J'ai téléphoné en juillet de l'année passée pour avoir un rendez-vous qui a initialement été prévu en juillet 2025. Heureusement, j'ai pu récupérer 3 mois pour l'avoir aujourd'hui. Cela fait quand même un total de 9 mois d'attente pour ce rendez-vous qui est quand même très important puisqu'il s'agit d'un dépistage de cancer.

Il faudra trouver des technologues qui ne sont pas là

Chaque jour, les secrétaires doivent répondre à de nombreux appels. Plus de 500 au quotidien. "Ça tourne H24, il y a énormément de patients. Comme vous pouvez le voir là, on en a 12 en attente à l'accueil", déplore Hajar Mokhtari, employée consultation au CHU UCL Namur.

L'une des solutions serait d'augmenter le nombre de machines en fonction. Mais un autre problème se pose alors : le manque de personnel compétent : "Si on augmente de 20 appareil le parc machine, il faudra trouver 40 ou 50 technologues qui ne sont pas là aujourd'hui dans les écoles ou qui n'en sortiront pas tout de suite", explique Frédéric Alexis, radiologue au CHU UCL Namur.

Pas un mauvais élève

Cette situation n'est pas récente, mais la Fédération des entreprises de soins souhaite rappeler que les cas urgents sont toujours pris en charge et que la Belgique n'est pas un mauvais élève. "L'important en santé, c'est le fait que le délai d'attente n'entraîne pas qu'on tombe plus malade. Si on ne tombe pas plus malade et qu'on doit attendre 2 mois, finalement, quel est l'impact d'avoir attendu, à part qu'on est impatient ?", souligne Philippe Devos, directeur général d'UNESSA.

Testachats et plusieurs professionnels de la santé recommandent d'instaurer un délai d'attente maximum.

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