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En Allemagne, c'est un jour qui fera date. Le pays a, aujourd'hui, légalisé la détention et consommation de cannabis à des fins récréatives. Cependant, l'accès à cette drogue reste soumis à de nombreuses règles. Par exemple, il ne sera pas possible de fumer n'importe où, ni n'importe quand. À noter qu'après Malte et le Luxembourg, l'Allemagne est le troisième et plus grand pays européen à légaliser le cannabis.
Suite à cette décision prise chez nos voisins, qu'en est-il de chez nous ? Que dit la loi ? En sachant qu'en Belgique, le cannabis à des fins récréatives n'est pas légalisé, mais sa consommation est rarement poursuivie.
"Pour le moment, c'est strictement interdit. La police continue d'enregistrer plus ou moins 30 000 faits pour détention de petite quantité chaque année. Mais en effet, les parquets, qui manquent de personnel, ont d'autres choses à faire et ne poursuivent pas ce type d'affaire. Il faut dire qu'il y a aussi de nombreux points de vente illégaux dans les quartiers, ce qui génère des tensions, des fusillades à Bruxelles ces derniers temps", explique Stéphane Leclercq, directeur de la fédération bruxelloise des institutions spécialisées en matière de drogues et d'addictions.
Il précise également que le cannabis est la drogue illégale la plus vendue en Europe, et qu'on estime ce marché à plus de 12 milliards d'euros chaque année. Et alors que la légalisation reste un débat chez nous, la mesure de la légalisation ne risquerait-elle pas de banaliser la consommation de drogue ? Selon le directeur, la réponse est non.
"Pas du tout. Il s'agit évidemment de réglementer ça convenablement. C'est-à-dire de faire cela différemment qu'avec l'alcool par exemple. On souhaite qu'il n'y ait pas une trop grande facilité d'accès, pas de publicités (...). On se rend compte également que ce n'est pas l'interdiction qui a le plus de poids sur les niveaux de consommation. (...) Donc ça nous paraît, pour notre fédération, être une politique alternative qu'il faudrait vraiment envisager en Belgique. D'évaluer, d'ajuster années après années".
Mais du coup, une légalisation pourrait-elle avoir un impact sur l'augmentation des faits de violence comme on connaît à Bruxelles depuis quelques semaines ? "Ce serait très certainement quelque chose qui pourrait avoir un impact. Plus que les sanctions en tout cas. (...) Donc oui, ça nous paraît être une solution à analyser", conclut Stéphane Leclercq.