"Ça évite tout problème": comment font les agriculteurs pour éviter les jeunes chevreuils pendant le fauchage?

Pour repérer un faon, il vaut se lever tôt : faire décoller son drone avant 7h du matin. La caméra thermique pourra faire la différence entre le sol encore froid et un petit corps blotti dans les herbes. "Juste-là, c'est un lièvre... Mais ce n'est pas ce qu'on cherche aujourd'hui", nous montre William Reyntiens, pilote de drone bénévole pour l'ASBL "Sauvons Bambi".

La cible principale, c'est le faon de chevreuil : le chevrillard. "La mère le met dans un champ, à l'abri des vues. Et comme il n'a pas d'odeur, tout prédateur peut passer à un mètre ou deux, il ne le voit pas et il n'a aucune idée que l'animal est là. C'est son moyen de défense",

Il a aussi ce réflexe particulier de ne pas bouger si un danger approche. Et le danger, il est bien présent... Il faut sec depuis une bonne semaine. Tous les agriculteurs fauchent les prairies pour faire des réserves de fourage. 15 km/h, des lames d'acier sur 9 mètres de large... Face à pareilles tondeuses, les faons n'ont quasiment aucune chance. 

"On ne le voit pas toujours, c'est ça le problème. Et c'est ça que c'est bien quand Monsieur vient. S'il vient forcément avant voir, ça évite tout problème", note Mikael Bonfond, entrepreneur agricole. 

L'ASBL "Sauvons Bambi" compte aujourd'hui 60 pilotes de drones bénévoles. Ils interviennent juste avant la fauche. "Ça, c'est une biche. Et ici, il y a un autre point : ça, c'est un faon de biche. C'est probablement le faon de la biche que l'on vient d'observer", explique William Reyntiens, pilote de drone bénévole pour l'ASBL "Sauvons Bambi".

Le faon de biche est en principe capable de prendre la fuite, mais il pourrait être surpris par la vitesse du tracteur. Ici, l'objectif est de l'éloigner de la prairie.... Opération réussie ! C'est le 126e sauvetages depuis le début du mois de mai.

Avec les faons de chevreuil, la technique est différente : en prenant bien soin de ne pas déposer d'odeur sur sa peau, il faut le mettre dans une caisse puis le relâcher quand le pré est fauché.

Depuis la création de l'ASBL, il y a 5 ans, plus de 650 faons ont été sauvés d'une morte atroce.