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Dès mercredi 12 novembre, la compagnie aérienne Ryanair impose une nouvelle procédure à ses passagers. Les cartes d’embarquement imprimées sur papier ne seront plus acceptées. Désormais, seule une carte d’embarquement électronique sur smartphone sera valable. Cette décision ne fait pas l’unanimité et suscite de vives critiques.
Ainsi, Karine, utilisatrice régulière de Ryanair, regrette ce changement. Elle a imprimé ses cartes d’embarquement papier pour la dernière fois : « Ceux qui ont envie le font mais je trouve qu’on doit permettre ceux qui veulent rester en papier de le faire en papier, estime-t-elle. Et puis il y a toutes les personnes un peu plus âgées ou qui ont des difficultés à utiliser les smartphones. »
Quid des problèmes de batterie ou de connexion ?
De son côté, Benoît, passager français voyageant en Pologne, partage ces préoccupations : « Peut-être avoir les deux au cas où car si le GSM s’arrête ou n’est pas chargé, c’est un problème. Ce matin, j’ai vu que mon portable n’était pas chargé, je l’ai vite rechargé. » Pascal, un autre voyageur, pointe des risques similaires : « Si on a un problème de connexion, ça peut être sensible, avertit-il. C’est pour ça que je préfère toujours imprimer le billet. »
En cas de souci technique avec un smartphone ou si la batterie est déchargée, Ryanair s’engage à délivrer gratuitement une carte d’embarquement à condition que le voyageur soit déjà enregistré. Mais cette solution suppose que les passagers aient, quoi qu’il arrive, accès à un appareil électronique compatible.
Testachats parle de « discrimination »
Selon Ryanair, l’abandon du support papier est motivé par une volonté d’être plus écologique et de simplifier l’expérience utilisateur. Mais pour une association comme Testachats, cette mesure renforce une fracture numérique déjà préoccupante. « C’est malheureusement un exemple de plus d’un type d’exclusion numérique, estime Jean-Philippe Ducart, porte-parole de l’association de défense de consommateurs. Donc on sait aujourd’hui qu’il y a énormément de personnes, 30-40 % environ, qui n’ont pas de smartphone, qui n’ont pas nécessairement accès à internet et qui n’ont pas d’abonnement data. Et évidemment ce type de mesures va les discriminer. »
« Le consommateur réalise toutes les opérations »
Derrière cette initiative, certains discernent plutôt une réduction des coûts pour Ryanair et une rationalisation des process. « C’est principalement une rationalisation de coûts, une rationalisation aussi du processus, considère Jean-Philippe Ducart. Ça veut dire aussi sans doute supprimer certains postes physiques, donc sans doute des suppressions d’emplois. Et donc c’est diriger le consommateur vers le tout à l’électronique. Et c’est finalement le consommateur qui réalise toutes les opérations. »
Pour la compagnie, cette transition s’inscrit dans une tendance : 80 % des passagers utilisent déjà une carte d’embarquement électronique. Chaque année, Ryanair transporte plus de 200 millions de personnes.
















