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Notre journaliste Christophe Giltay était l'invité de Frédéric Delfosse. Il est notamment revenu sur la décision de la France de relever son niveau de menace terroriste. Cette décision intervient suite à l'attaque terroriste de vendredi à Moscou.
Des moyens exceptionnels ont été annoncés cet après-midi par le Premier ministre français, lesquels ?
Oui, on est monté au niveau maximum de Vigipirate. Il s'agit du nom qu'on donne aux services de sécurité extrême en France depuis les attentats de 2015. 4000 policiers de plus vont être déployés en France. (...) Et donc il y a une ambiance comme ça, d'état de siège qui commence à se développer dans Paris, notamment ici, près de la Seine, là où aura lieu l'inauguration des Jeux olympiques le 26 juillet. Donc, effectivement, la France se prépare à des attentats, car deux attentats auraient été déjoués ces dernières semaines en janvier et en mars, dont l'une à Strasbourg. Attentat prévu par l'EIK, le groupement qui a revendiqué l'attentat commis à Moscou le 22 mars.
Vous parliez justement de cette France qui redoute l'été prochain avec, en ligne de mire, les JO. Il faut tout faire, en tout cas pour l'État français, pour éviter évidemment de créer un climat qui empêcherait le bon déroulement des JO et puis bien sûr la sécurité pendant les Jeux olympiques.
Oui alors évidemment tout le monde est mobilisé. Il était déjà prévu qu'il y ait 15 000 policiers, gendarmes et militaires déployés à Paris et dans sa région au moment des Jeux olympiques. Maintenant, il faudra peut-être mettre encore plus de force. La vraie question, elle n'est pas là, parce qu'évidemment que les Jeux olympiques ça doit être protégé. On se souvient de la terrible prise d'otages des athlètes israéliens en 1972 à Munich. (...) Mais le problème, c'est la cérémonie d'ouverture. 6 kilomètres le long de la Seine, 300 000 spectateurs prévus, 10 500 athlètes sur des bateaux. C'est pratiquement impossible de protéger à 100 % un environnement tel que celui-là, et on se pose depuis 2 ou 3 jours beaucoup de questions à Paris.
Pouvez-vous nous rappeler pourquoi il y a des liens entre la France et l'attentat perpétré à Moscou ? Les services secrets français avaient d'ailleurs alerté sur cette possible attaque dans la capitale russe ?
Oui, comme les Américains. Il faut savoir que ce qu'on appelle l'état islamique, qui a été théoriquement détruit au Proche-Orient il y a déjà quelques années, a des résurgences, dans l'est et l'ouest de l'Afghanistan. Ces gens-là sont extrêmement durs, méchants, encore plus cruels que n'étaient ceux du Sahel, et ils s'opposent à la société occidentale. Dans leur revendication du 22 mars contre Moscou, ils ont dit que des chrétiens étaient rassemblés dans une salle de spectacle. Or, vous le savez la Russie, depuis des siècles, considère qu'elle est l'État qui défend les chrétiens d'Orient. Et donc pour les musulmans extrémistes, les Salafistes, la Russie est un ennemi, et la France aussi. D'ailleurs, les deux professeurs qui ont été assassinés, Samuel Paty et le professeur assassiné à Arras, l'ont été par des gens qui venaient d'anciennes républiques d'Union Soviétique. Donc il y a effectivement une continuité dans cette opposition au monde occidental, qui touche la Russie, mais qui touche aussi la France.