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Le ministre de la Justice français, Gérald Darmanin, souhaite rétablir les frais d'incarcération. Chez nous, Bart De Wever semble séduit par l'idée également, mais est-ce pour autant réalisable ?
"Oui, il faut rétablir les frais d'incarcération". Cette phrase lâchée par le ministre de la Justice français, Gérald Darmanin, n'est pas passée inaperçue en Belgique. Le gouvernement de Bart De Wever prévoit lui aussi de "mettre certains détenus à contribution pour couvrir tout ou une partie de leur coût d'incarcération".
Faire payer les détenus, une fausse bonne idée ?
Lorsqu'un détenu travaille en prison, tout l'argent lui revient, car les frais d'incarcération (logement et nourriture) sont pris en charge par l'État belge. L'argent que les détenus gagnent par le travail est utilisé pour indemniser leurs victimes ou pour cantiner, c'est-à-dire s'acheter des choses à manger, des cigarettes ou se payer des chaînes TV supplémentaires.
Mais faire payer les frais de prison par les détenus eux-mêmes, est-ce vraiment réalisable ? Dans les colonnes de l'Avenir, Marc Dizier, directeur de la prison de Namur, juge l'idée impossible et impensable. Il évoque les conditions de détention indignes avec des cellules partagées par trois ou quatre détenus. "Comment pourrait-on contraindre quelqu'un à payer des conditions de vie pareilles ?", s'indigne-t-il.
Travailler en prison
En matière de travail, les détenus travaillent soit comme "servants" - ça veut dire qu'ils nettoient, entretiennent l'intérieur de la prison ou encore distribuent les repas - soit dans les ateliers dits "entrepreneurs". Ils y effectuent alors des activités d'emballage, de mise en boîte, de reliure ou de couture, par exemple. Dans ces ateliers, les détenus sont payés entre 3 et 4 euros de l'heure, sauf si c'est à la pièce.
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