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Quelque 500 étudiants ont bruyamment manifesté mercredi midi devant le siège du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour dénoncer les règles actuelles de finançabilité des étudiants du supérieur.
« Nous sommes ici pour dire à la ministre Degryse (en charge de l’Enseignement supérieur, ndlr) qu’il y a urgence », commente Adam Assaoui, président de la Fédération des étudiants francophones (FEF), à l’origine de la manifestation.

Selon le syndicat étudiant, plusieurs milliers d’étudiants ne seront plus financés par la FWB lors de cette rentrée en raison de la réintroduction des conditions de finançabilité redéfinies en 2021 par la ministre Valérie Glatigny.
Ces conditions, qui avaient été assouplies pour une année l’an dernier par une majorité alternative PS-Ecolo et PTB, ont en effet retrouvé leur pleine effectivité cette rentrée.

« Il y a des étudiants qui sont considérés comme non-finançables parce qu’ils ont raté juste 5 crédits ! », dénonce M. Assaoui. « Nous demandons donc à la ministre Degryse soit de prolonger le moratoire de l’an dernier, soit d’encourager les établissements supérieurs à octroyer des dérogations, afin de permettre aux étudiants concernés de poursuivre leurs études ».
Rassemblés devant le siège du gouvernement place Surlet de Chokier, les manifestants ont scandé « Du fric pour l’enseignement public ! Du blé pour étudier ! ».

Sur les calicots brandis au-dessus de la foule, on pouvait notamment lire « Degryse a détruit mes rêves », « Glatigny, ministre des riches » ou « Le seul paysage qu’on voit, c’est un mur ». Plusieurs députés de l’opposition de gauche en FWB étaient également présents.
Quelques oeufs et autres projectiles ont été jetés sur les policiers qui protégeaient le siège du gouvernement.

Vu l’absence de statistiques officielles sur le nombre d’étudiants déclarés non-finançables pour cette rentrée, la FEF a lancé un site internet (www.nonfinancable.be) où les concernés peuvent se signaler. Mercredi midi, le compteur affichait un peu moins de 1.500 étudiants.
Le débat a rebondi mercredi après-midi au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles où les formations d’opposition PS, Ecolo et PTB ont déposé des motions distinctes appelant le gouvernement à prendre différentes mesures pour préserver les parcours de formation des étudiants concernés.

Sans surprise, les textes ont tous été repoussés par les députés de la majorité MR-Engagés. La députée Marie Jacqmin (Engagés) a justifié cette position par le fait que le nombre d’étudiants non-finançables ne serait connu qu’en octobre seulement. De plus, les premières indications de la dernière session d’examens semblent montrer un taux de réussite à la hausse cette année, a-t-elle ajouté.
Dès son arrivée en fonction l’an dernier, la ministre Degryse a annoncé vouloir remplacer le décret Glatigny par un nouveau décret baptisé « Parcours ». Interrogée lundi en commission du parlement sur l’avancement du projet, Mme Degryse avait indiqué qu’elle présenterait dans quelques semaines une note d’orientation au gouvernement sur ce sujet.



















