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Impressionnants de lucidité, Olesia et Kyrylo, deux enfants réfugiés en Belgique, témoignent après trois ans de guerre en Ukraine

Trois ans après le début du conflit en Ukraine, les conséquences humaines restent bouleversantes. Selon les dernières estimations, la guerre a fait 80.000 victimes parmi les militaires ukrainiens et 200.000 morts dans les rangs russes. Ces chiffres, déjà terrifiants, s'accompagnent d'une crise humanitaire sans précédent : des milliers de blessés, mais aussi des millions de civils jetés sur les routes pour échapper aux combats. Parmi ces réfugiés, certains ont trouvé un nouveau foyer en Belgique, où ils tentent de reconstruire leur vie malgré un passé traumatisant. Rencontre avec deux adolescents ukrainiens ayant quitté leur pays en quête de sécurité.

Olesia, 14 ans, et Kyrylo, 10 ans, sont arrivés en Belgique peu de temps après le début de l’invasion russe en Ukraine. Si les deux adolescents se sont adaptés à la vie belge, ils portent encore les marques du conflit. "C'était vraiment pas comme en Ukraine. C'était beaucoup plus beau", confie Olesia en évoquant son arrivée. Pourtant, malgré les efforts pour s’intégrer, l'inquiétude pour leurs proches restés au pays reste omniprésente. "Ma grand-mère, ne peut même pas dormir la nuit parce qu'il y a toujours les bombes, l'alarme. Mon grand-père aussi. J'ai trop peur parce que chaque journée pour eux, peut être la dernière", explique l'adolescent, la voix chargée d’émotion.

La brutalité du conflit en Ukraine ne cesse de bouleverser. Selon des chiffres publiés par l’UNICEF, plus de 2 500 enfants ont été tués ou blessés depuis le début de la guerre. Un enfant sur cinq a perdu un membre de sa famille ou un proche et les infrastructures éducatives ne sont pas épargnées : plus de 1.600 écoles ont été détruites par les bombardements et les combats. C’est une génération entière de jeunes ukrainiens qui grandit avec des souvenirs de guerre, mêlant traumatismes et perte de repères.

Pourtant, au-delà du désespoir, l’espoir d’un avenir meilleur perdure chez ces jeunes exilés. Lorsque Kyrylo évoque un retour possible en Ukraine, son constat est à la fois triste et pragmatique : "Oui, mais en fait, mon école, ma ville sont bombardées, dit-il. Donc, ça ne sert à rien que je retourne là-bas parce que... voilà." Ces mots révèlent une lucidité étonnante chez cet adolescent, forcé de grandir trop vite sous le poids du conflit.

En Belgique, Olesia a récemment rejoint plusieurs centaines d'autres Ukrainiens pour manifester sa volonté de ne pas laisser ce conflit sombrer dans l'oubli. "Ensemble, on peut faire quelque chose pour nous, pour notre pays. Si on ne fait pas ça, je pense que personne ne va savoir ce qui se passe avec nous", insiste-t-elle avec détermination. Ces rassemblements sont pour elle autant un acte de solidarité qu'une manière de rappeler à l'Europe que la paix reste un objectif vital. Trois ans après leur exil forcé, l'espoir de retrouver un jour leur terre natale reste présent, malgré l’incertitude qui plane sur l’issue de ce conflit.

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