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« Je ne vois plus mes parents mais je suis reconnaissant » : le message touchant qu’a reçu Frédéric, il est parrain d’un jeune en difficulté, un service (très) demandé

Par RTL info avec Sébastien Prophète et Gaëtan Delhez 
Fin 2024, nous sommes allés à la rencontre d’une ASBL à la recherche de parrains et marraines pour accueillir des jeunes en difficulté, placés en institutions ou autre. Qu’en est-il aujourd’hui ? Il existe huit services d’aide en Fédération Wallonie Bruxelles… et la demande est toujours très importante. L’idée est d’accueillir le jeune une fois par mois.

Marine, jeune fille vive et enthousiaste, s’apprête à passer une nouvelle journée avec Giorgio et Françoise, son parrain et sa marraine. « C’est la voiture de Giorgio », lance-t-elle joyeusement. Si elle vit avec sa maman, ces moments passés ailleurs lui offrent un cadre différent, plus serein, dans un esprit d’échange et de confiance.

C’est justement l’objectif du parrainage : permettre à un enfant confronté à des difficultés familiales, parfois placé en institution, de nouer un lien stable avec un adulte bienveillant, ponctuellement mais de manière régulière. « Au début, on freine un peu, on se dit : ‘si on s’engage, qu’il y a un amour qui s’installe, plein de sentiments, et que ça s’arrête du jour au lendemain, ça fait mal’. Et puis un jour, on se dit ‘zut, on y va !’»

« Énormément de demandes »

Fin de l’année dernière, l’ASBL « parrain-ami » nous confiait son désarroi. À la recherche alors d’une vingtaine de parrains et marraines à Bruxelles et dans le Brabant wallon, souvent pour des jeunes placés en institutions.

Ça peut leur apporter énormément
Pauline Charlier, Assistante sociale

Un an plus tard, la situation a évolué… mais reste préoccupante. « On a pu lancer de nouveaux parrainages », confirme Catherine De Visscher, directrice de l’ASBL, « mais on a aussi énormément de demandes. Et donc on a malheureusement encore et toujours une vingtaine d’enfants en attente. Ce ne sont pas toujours des histoires faciles, et ce sont des enfants qui ont un grand besoin de pouvoir créer un lien stable avec des personnes. »

Une démarche encadrée

Pour recruter de nouveaux parrains et marraines, l’association multiplie les efforts de sensibilisation. Car le besoin est réel, et les bénéfices sont souvent immenses. « Permettre à un enfant d’aller un week-end par mois vivre des moments dans un autre modèle familial, dans une famille sécurisante, ça peut leur apporter énormément », souligne Pauline Charlier, assistante sociale. « Ce n’est pas grand-chose, mais ça permet à ces enfants de se sécuriser, de pouvoir aussi créer du lien. »

Avant chaque parrainage, un travail de mise en relation est mené avec soin. Audrey Linard, psychologue, explique : « On va vraiment apprendre à connaître et l’enfant, et son entourage, mais aussi les parrains et marraines, leur dynamique, leur fonctionnement. L’objectif est de proposer un jumelage qui a du sens et du potentiel. »

« Ils doivent retrouver la confiance dans les adultes »

Frédéric, déjà parrain par le passé, a choisi de renouveler l’expérience. Pour lui, c’est une évidence. « C’est juste magique, la relation qui se crée. On aide quelqu’un à grandir, on ouvre des possibilités et c’est enrichissant. Les jeunes abordent – ou pas – leur vécu. Mais ce qu’ils doivent surtout retrouver, c’est la confiance dans les adultes. »

Un jour, mon filleul m’a dit : ‘Je ne vois plus mes parents, mais je suis reconnaissant, puisqu’ils m’ont permis de te découvrir’
Frédéric, Parrain

L’accompagnement ne s’arrête pas aux week-ends de parrainage. Chaque rencontre fait l’objet d’un suivi : « Après chaque week-end, on contacte les familles de parrainage », précise Pauline Charlier. « On débriefe ce qui s’est bien ou moins bien passé, et on propose un soutien si nécessaire. »

En Fédération Wallonie Bruxelles, les huit services d’aide au parrainage suivent aujourd’hui environ 370 enfants âgés de 0 à 18 ans. Mais des dizaines de jeunes attendent encore qu’un adulte fasse un pas vers eux.

Frédéric se souvient de ces mots qui l’ont marqué : « Un jour, mon filleul m’a dit : ‘Je ne vois plus mes parents, mais je suis reconnaissant, puisqu’ils m’ont permis de te découvrir’. Et ça, c’est quand même un super message de retour. »

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