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Présent face à Martin Buxant sur bel RTL ce mardi matin, Alexandre Papy est revenu sur la sécurité belge, et notamment sur la lutte anti-drone. Il rappelle que la tâche est loin d’être simple. « Ce n’est pas évident de les combattre. Ce sont des systèmes qui sont généralement plutôt petits, ce qui nécessite toute une série d’actions », explique-t-il. Avant d’ajouter : « Nous devons d’abord les détecter, savoir qu’ils sont là. Ensuite, nous suivrons la trajectoire du drone pour prédire sa position. On le traque pour identifier le type de drone, être sûr qu’il s’agit d’un drone ennemi et pas un oiseau ou un drone ami. Et enfin, on peut le neutraliser. »
Quelles technologies pour les contrer ?
La neutralisation des drones repose sur plusieurs types de technologies, précédées d’un long travail d’identification. « Pour les identifier, on va utiliser principalement des radars, des capteurs électro optiques comme une caméra dans le domaine visible ou infrarouge, des capteurs de fréquence pour capturer le lien entre une télécommande et le drone, ou des capteurs acoustiques également », détaille l’expert.
La phase de neutralisation, elle, mobilise différents outils. « Comme par exemple l’énergie dirigée ou le laser à haute énergie, un laser qui va détruire le drone », affirme Alexandre Paty. « On peut utiliser des systèmes qui vont s’attaquer au lien entre le drone et la télécommande, comme le brouillage, par exemple. Ensuite, on peut essayer de capturer le drone avec des filets. Et enfin, on peut utiliser des moyens cinétiques : on va détruire physiquement le drone avec des projectiles. »
Pourquoi ne pas directement tirer ?
Lorsque Martin Buxant l’interroge sur l’idée de « tirer dessus », Alexandre Papy explique : « On tire dessus, mais on fait encore la distinction entre des moyens cinétiques guidés, comme des missiles ou des drones intercepteurs, et des moyens cinétiques non guidés, comme des armes à feu. »
Cette méthode est très limitée en Belgique, notamment en zone densément peuplée, comme le justifie le lieutenant-colonel. « Les dégâts collatéraux, c’est quelque chose qui est toujours très important, et le contexte est toujours très important aussi. On ne va pas utiliser les mêmes technologies quand on est en Belgique et qu’on va défendre les institutions européennes ou quand on est déployé dans un milieu moins urbanisé. Par exemple, au sud de Bruxelles, on ne va jamais tirer sur des drones. »
Adapter la réponse à chaque situation
Face à une menace multiple et évolutive, aucune technologie ne peut répondre seule à tous les scénarios. « On va analyser l’équilibre entre la menace et les effets liés à l’utilisation d’un système anti-drone ». Alexandre Papy conclut : « On a effectivement toute une panoplie de possibilités qui va devoir être utilisée en fonction des circonstances. Il n’y a aucune technologie unique qui va permettre de couvrir toutes les menaces ».


















