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L’OCAM, l’organe chargé d’analyser la menace en Belgique attire l’attention sur un phénomène inquiétant : un tiers des personnes arrêtées pour planification d’attentats en Belgique avaient moins de 18 ans. Il vient de publier son rapport annuel, dans lequel il épingle Internet comme principal vecteur de recrutement. Que faut-il retenir en priorité de ce rapport ?
C’est une tendance marquante depuis 2022 et l’après-Covid : des mineurs sont de plus en plus nombreux à être impliqués dans des dossiers de terrorisme. Un tiers des projets d’attentats impliquaient des jeunes de moins de 18 ans au cours des trois dernières années.
Mohamed Fahmi, islamologue et chercheur à l’ULB, explique : « Plusieurs facteurs expliquent cette tendance. Le premier, c’est la recherche, par ces mineurs, d’une manière de s’affirmer dans l’espace public, de se sentir importants. C’est aussi une façon d’appartenir à un mouvement perçu comme dangereux, qui fait peur à la société. Troisièmement, il s’agit, quelque part, d’une quête identitaire ».
Un endoctrinement qui passe par Internet, via les réseaux sociaux, les messageries comme Telegram ou encore les jeux en ligne. Des jeunes sont radicalisés de plus en plus vite, encouragés par un contexte géopolitique particulièrement violent.
« Les deux conflits auxquels on assiste, très médiatisés, la guerre en Ukraine et celle à Gaza, ont, dans une certaine mesure, banalisé notre rapport à la violence. On soutient les résistants en Ukraine, on soutient la défense du peuple palestinien dans la bande de Gaza. Alors, certaines personnes veulent prendre les armes, défendre ces deux réalités, et elles sont parfois présentées comme des héros », ajoute Mohamed Fahmi.
L’OCAM s’alarme également du nombre croissant de signalements concernant les moins de 18 ans : plus de cinquante menaces d’attentats proférées par des mineurs ont été recensées l’an dernier.
