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"Les efforts et les nombreuses discussions n'ont pas abouti": Casa réagit suite à l'annonce de faillite

Casa a perdu la bataille de la concurrence face au commerce bon marché et en ligne. Qu'est-ce qui a causé sa faillite ? 

 

 

Casa a introduit ce 5 mars une demande de mise en faillite auprès du tribunal de l'entreprise de Turnhout. Soixante-trois magasins seront fermés ainsi que le centre de distribution et le siège social d'Olen. Au total, 544 emplois sont perdus. Quelles sont les raisons de cette faillite ? 

L'entreprise s'est exprimée par le biais d'un communiqué. Celle-ci explique faire face à une situation financière "difficile depuis longtemps". "Depuis début 2024, de nombreuses initiatives ont été prises pour redresser la barre", affirme Casa.

Un plan de redressement a été mis en place, celui-ci aurait "porté ses fruits", selon l'entreprise. Mais "le marché européen de la décoration a été confronté à des évolutions défavorables qui ont fragilisé CASA encore plus".

Plusieurs options auraient été analysées, des solutions auraient été cherchées "jusqu'à la dernière minute", mais "malheureusement, tous les efforts et les nombreuses discussions n'ont pas abouti à un résultat positif", indique le communiqué. 

"Nous étions sur la bonne voie"

"CASA Logistics a pour seul client CASA International. En raison de la faillite de CASA International, CASA Logistics ne recevra plus de marchandises pour poursuivre ses activités économiques à l'avenir. Par conséquent, CASA Logistics introduit également une demande de mise en faillite", ajoute l'entreprise. 

"En cette période difficile, je tiens à remercier tous nos collaborateurs pour leurs efforts, l'énergie et le dévouement dont ils ont fait preuve pour maintenir CASA sur les rails", a remercié Vincent Nolf, le patron de Casa. "Nous étions sur la bonne voie avec le plan de redressement, mais le marché défavorable a contrecarré ce plan". 

"Le secteur ne se porte pas bien"

La chaîne de magasins d'ameublement et de décoration Casa est sortie perdante face à la concurrence des achats en ligne et de nouveaux concurrents bon marché comme Action ou Temu, analyse Gino Van Ossel, professeur à la Vlerick Business School.

"Le secteur résidentiel au sens large ne se porte pas bien. Il y a eu le coronavirus, lorsque tout le monde a investi dans sa maison, mais les magasins comme Casa étaient alors fermés. L'hyperinflation a suivi et les consommateurs ont reporté leurs achats pour la décoration par exemple. Et ceux qui achètent quand même optent pour le bon marché", ajoute-t-il. 

Casa n'a pas réussi à faire la différence

Casa a par ailleurs rejoint très tard le mouvement du commerce en ligne, surtout lorsqu'elle faisait encore partie du holding Blokker. "Les personnes qui achètent en ligne aujourd'hui et consultent des sites comme bol. Peu de gens surfent sur Casa", note l'expert du commerce de détail.

Le marché de la décoration, de l'ameublement et du matériel de cuisine se caractérise également par une forte concurrence, ajoute le professeur à la Vlerick Business School. "Dans le segment inférieur du marché, on retrouve Action et le chinois Temu. Mais il y a aussi Ikea, Dille & Kamille, Hema et de nouvelles chaînes comme Flying Tiger ou Sostrene Grene. Casa n'a pas réussi à faire la différence."

Gino Van Ossel craint donc qu'il y ait peu de candidats pour reprendre la chaîne et rouvrir les magasins : "Casa a de bons emplacements, il peut donc y avoir un intérêt de la part d'autres chaînes. Mais je ne vois pas de redémarrage dans l'immédiat."

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