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Les statues de Léopold II continuent d'être vandalisées: faut-il les retirer de toutes les villes de Belgique?

Malgré les efforts de la Ville de Namur pour apaiser les tensions autour du passé colonial, la statue de Léopold II continue d’être la cible de dégradations. Un débat relancé sur la place de ces monuments dans l’espace public.

À Namur, la statue de Léopold II est recouverte depuis plusieurs mois de peinture rouge, évoquant le sang versé pendant la colonisation du Congo. Malgré les initiatives citoyennes lancées par la Ville – balades thématiques, conférences, réflexion sur la toponymie – le monument reste l’objet d’un vandalisme récurrent. L’affiche annonçant les réparations est elle aussi systématiquement détournée par des militants, qui réclament purement et simplement la destruction de la statue.

Face à cette impasse, la question revient avec insistance : faut-il restaurer ces statues, ou les retirer une bonne fois pour toutes ?

Un nombre en baisse depuis 2020

La Belgique a vu le nombre de statues et bustes de Léopold II diminuer ces dernières années, en particulier depuis les grandes mobilisations anti-racistes de 2020, dans la foulée de la mort de George Floyd aux États-Unis. Plusieurs villes ont alors décidé de retirer ces monuments de l’espace public, notamment Forest, Auderghem, Ixelles, Gand, Anvers, Louvain ou encore Ostende.

Aujourd’hui, il subsiste encore plusieurs représentations de Léopold II en Belgique :

  • À Bruxelles, deux statues sont encore visibles : place du Trône et à Ixelles.
  • À Ostende, un imposant monument équestre trône toujours sur la Promenade Roi Baudouin.
  • À Namur, la statue est au cœur des tensions.
  • À Hasselt, un buste est encore présent.
  • Deux autres bustes sont visibles, dans les serres royales de Laeken et à Schaerbeek.

À noter que de nombreuses statues ont été mises à l’abri dans des musées, après avoir été dégradées ou contestées, parfois bien avant 2020. Dès 2004, par exemple, la main d’un personnage congolais sur la statue de Léopold II à Tervuren avait été coupée, en référence aux violences coloniales.

Un débat toujours sensible

Pour certains, ces statues sont des témoins historiques qu’il faut contextualiser plutôt que faire disparaître. Pour d’autres, elles glorifient une période marquée par la violence, l'exploitation et le racisme, et n’ont plus leur place dans l’espace public.

Namur, comme d'autres villes belges, se retrouve ainsi au carrefour entre mémoire, histoire et revendications contemporaines, sans solution évidente. Une chose est sûre : le statu quo ne suffit plus à apaiser les tensions.

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