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L’hydrogène, c’est pour quand ? Cette technologie est présentée comme le carburant du futur depuis des décennies. Où en est-on aujourd’hui ?
Se rendre chez un concessionnaire aujourd’hui, c’est découvrir un nouveau vocabulaire. Les voitures sont désormais e-drive, zéro émissions, plug-in hybrides.
Avec l'hybride, l'essence, le diesel, l'électrique... la multiplication des motorisation suscite énormément de questions. Nous avons voulu savoir quelle étaient la motorisation du futur, et pour le savoir, premier élément de réponse avec un conducteur de taxi.
Depuis le septembre dernier, Omar conduit un taxi à l’hydrogène. Un véhicule silencieux qui ne rejette que de l’eau et qui séduit ses clients. "Quand j'explique à mes clients comment fonctionne la voiture, ils trouvent que c'est le futur. Elle est silencieuse avec zéro émissions de CO2", dit-il.
Le taxi d’Omar possède en fait un moteur électrique. Il est alimenté par une batterie qui se recharge grâce à l’hydrogène. L’avantage : beaucoup moins de temps perdu à la pompe. "Faire le plein de minimum 400 km d'hydrogène, ça prend 2 à 4 minutes. Cela coût moins cher que l'essence et le diesel", indique Omar.
Justement, les réservoirs sont vide, direction l’une des rares pompes à hydrogène du pays, à Hal. Le taxi d’Omar est en fait un test grandeur nature organisé par un producteur d’énergie verte. Une étude pilotée par Jérémie Lefebvre. Le manque de pompe équipée d’hydrogène c’est l’un des inconvénients majeurs révélé par l’étude. "Cela reste compliqué car il n'y a pas beaucoup d'infrastructures hydrogènes. Avec Taxi Vert, on a cherché un chauffeur de taxi localisé par trop loin de la station de Hal pour qu'il puisse venir faire le plein ici."
Autre frein, le prix d’achat du véhicule: près de 70.000 euros. Et un plein qui coûte à peu près la même chose qu’avec un carburant classique. D’autant que l’hydrogène n’est pas automatiquement propre. Sa production requiert énormément d’énergie. Ici, il est fait sur place à base d’électricité verte.
"Cela fait plus de 10 ans qu'on a installé des unités de production à l'arrière du site où on se trouve. Il y a aussi des panneaux photovoltaïques qui alimentent les unités de production", ajoute Jérémi Lefebvre.
Les capacités d’énergie renouvelables ne sont pas suffisantes en Belgique pour produire assez d’hydrogène vert. Pour éviter d’utiliser des énergies fossiles, il faudra se tourner vers l’importation. Des contacts sont en cours avec des pays du sud. Peter Grognard dirige l’institut Von Karman, le nouveau centre d’expertise de l’hydrogène en Belgique. Selon lui, ces importations ne bénéficieront pas tout de suite au grand public.
"Les quantités d'hydrogène vertes sont très limitées. On veut d'abord utiliser l'hydrogène verte pour décarboniser l'industrie et le transport lourd. En deuxième lieu, si les quantiés augmentent, on considèrera peut-être l'utilisation de l'hydrogène pour monsieur et madame tout le monde", indique Peter Grognard.
En attendant, pour atteindre les objectifs de réductions de gaz à effet de serre, les autorités privilégient les voitures électriques classiques pour le grand public. Il y a aujourd’hui 66 voitures hydrogène dans le parc automobile belge.