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Louis Leloup, maître verrier belge de renommée mondiale, s’est éteint à l’âge de 96 ans

Par RTL info avec Belga
Louis Leloup, maître verrier belge de renommée mondiale, est décédé à l’âge de 96 ans. Connu pour ses créations innovantes en cristal et ses sculptures monumentales, il a marqué l’art verrier contemporain et exposé à travers le monde.

Louis Leloup, maître verrier belge de renommée mondiale, est mort à l’âge de 96 ans, a annoncé mercredi sa famille.

« Après une vie parsemée de rêves et de créations innovantes, une belle et longue vie de 96 printemps, notre illustre maître verrier Louis Leloup s’est éteint doucement la nuit dernière. L’éclat de ses créations merveilleuses brillera de mille feux pour l’éternité », ont déclaré ses proches dans une communication.

Né à Seraing en 1929, Louis Leloup s’inscrit d’abord au Conservatoire de Liège, rêvant de devenir chanteur d’opéra. Également attiré par le travail du verre, il rejoint néanmoins les Cristalleries du Val-Saint-Lambert en 1947 en tant qu’apprenti. Il y gravit rapidement les échelons grâce à son adresse et à sa créativité.

Une dizaine d’années plus tard, placé à la tête d’une équipe d’une dizaine de verriers, il conçoit une série de vases et de coupes dégradées à trois côtés, qui seront présentées à l’Exposition universelle de Bruxelles en 1958. Lors de ce même événement, il dévoile deux pièces entièrement façonnées à la main, que d’aucuns pensaient irréalisables : un lampadaire de deux mètres en cristal et une table ronde de 70 centimètres de diamètre reposant sur un pied de 60 centimètres.

C’est à cette période qu’il introduit le soufflage à plusieurs cannes, une méthode novatrice qui permet de réaliser des sculptures massives en cristal, parfois de plusieurs dizaines de kilos – une avancée considérée comme son apport majeur à l’art verrier contemporain.

En 1965, à l’occasion de la visite de la reine Fabiola en région liégeoise, Louis Leloup réalise la « Madone de la Reine », une sculpture en cristal représentant la Vierge. Puis, en raison de divergences artistiques avec la direction, il quitte le Val-Saint-Lambert en 1971 pour s’installer dans son propre atelier.

L’année suivante, Louis Leloup présente son travail au Musée Bellerive de Zurich, en Suisse. Le succès de cette exposition lui vaut de nombreuses invitations. Il a ainsi notamment l’occasion de monter ses œuvres à la galerie L’Écuyer à Bruxelles.

Sa renommée s’étend aussi rapidement à l’international. Il expose en 1989 à la Foire internationale de l’art à Tokyo, où le designer japonais Shiro Ohtani achète toutes ses œuvres et devient son distributeur exclusif. Ce dernier consacrera même un musée de 400 m² au Belge à Kyoto, qui sera inauguré en 1997 en présence du prince Philippe.

En 2003, Louis Leloup a également l’honneur de remettre personnellement sa « Madone de Lumière », une œuvre de près d’un mètre de haut, au pape Jean-Paul II.

Outre ses créations artistiques, le maître verrier crée également plusieurs trophées, dont celui remis au vainqueur du Prologue du Tour de France organisé à Liège en 2012 ou celui imaginé comme récompense du Festival du film de comédie de Liège en 2016.

Du côté des distinctions, le Sérésien est lauréat du Grand prix septennal de la Province de Liège en 2003. L’année suivante, il est décoré Officier de l’Ordre de la Couronne par le gouverneur de la province de Liège. Il est aussi fait Chevalier de l’Ordre de Léopold en 2014, et reçoit la cravate de Commandeur de l’Ordre de Léopold II en 2022. Il est également citoyen d’honneur de Seraing, Liège et Neupré.

Un dernier hommage pourra être rendu à l’artiste jeudi et vendredi au funérarium Bemelmans à Seraing. Les funérailles se tiendront samedi matin au cimetière des Biens-Communaux à Seraing.

Un musée consacré à son œuvre devrait ouvrir à Bruxelles en 2026, selon sa famille.

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