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Un nouveau plan loup est en préparation en Wallonie. L'animal s'est réinstallé dans nos régions et il faut le protéger. Mais les attaques de cheptels sont aussi devenues plus fréquentes. La ministre de l'Agriculture veut donc revoir sa copie et, pour ce faire, a décidé d'aller à la rencontre des éleveurs sur le terrain.
Michael fait partie de ces éleveurs inquiets. En 2022, sur ses 140 brebis, il en perd une quarantaine. Toutes tuées par le loup en seulement 3 attaques. Il avait pourtant installé 20 kilomètres de clôture de 2 mètres de haut. Un dispositif insuffisant.
Chiens et enclos, deux solutions qui marchent
Face au loup, voici sa nouvelle solution. 4 bergers d’Anatolie, 60 kilos chacun. Bien plus efficaces que les clôtures.
"Un bon chien peut faire face au loup. On limite la casse. Je ne veux pas dire que le loup n'arrive jamais à manger une brebis. Il va toujours attraper une brebis isolée dans un coin de la parcelle. Mais le chien, en général, lui donne une confrontation physique. Et limite les dégâts", raconte Michael.
Michael teste également une autre solution. Un prototype d'enclos financé par la région wallonne. Presque imparable, il pourrait figurer dans le prochain plan loup. "C'est un treillis de 2 mètres qui est enterré de 50 cm dans le sol, nous montre Michael. Avec un fil électrique sur le dessus pour limiter le passage du loup. Il a une forme hexagonale pour que les moutons ne soient pas calés dans un coin. Si jamais le loup venait à tourner autour de l'enclos. Pour le moment, le loup n'est pas encore passé".
Un plan loup pour concilier protection des troupeaux et biodiversité
Le plan qu'élabore la ministre n'a pas pour objectif de freiner la progression du loup. Mais bien de la guider. Le loup est essentiel pour la biodiversité. Par exemple, en régulant les cervidés.
Les cervidés rongent l'écorce et détériorent la qualité du bois. "Le loup, en prélevant des cervidés, comme le chasseur le fait, vient réduire la population de cervidés. Et contribue à remettre un équilibre entre la faune et la flore. Le bois d'épicéa est un bois de sillage excellent. Si vous avez la partie la plus volumineuse, basse du tronc, qui est détériorée. Vous avez une décote de l'ordre du 30%", explique Yves Pieper, chef de département de la nature et des forêts à Verviers.
Pour ce plan loup, il s'agit donc de trouver un équilibre. Se protéger, mais sans perturber la biodiversité. "Il est certain que la cohabitation doit mieux se passer. Et que les effets négatifs doivent être tout à fait limités. Il faudra des politiques fortes pour cela", déclare Anne-Catherine Dalcq, ministre de l’agriculture et de la ruralité.
Il y a actuellement une vingtaine d'individus en Belgique. Le nouveau plan loup devrait être appliqué en janvier 2026.
















